Nos premières impressions sur Trash Kit lors de
leur passage il y a quelques semaines à la Maroquinerie, dans le cadre du festival
Les Femmes s’en Mêlent, se confirment désormais : les brouillons mélodiques en concert restent des brouillons mélodiques en studio.
Rachel Aggs, Rachel Horwood et Ros Murray ont formé Trash Kit l’année dernière. Après des mois de shows acharnés plus ou moins convaincants, elles sortent très rapidement leur premier album : un melting pop d’afro-trip, de handclaps superflus, de chœurs à la Moldy Peaches et de pop’n world planqués sous une couche de guitares. Voilà pour le côté
Kit.
Trash Kit a plus des allures de side-project de Ros Murray, bassiste d’
Electrelane, que de vrai groupe à part entière. Les trois copines ont fait ce qu’elles souhaitaient faire, mais ça ne va pas chercher plus loin. Les rythmiques tribales empruntées à Vampire Weekend qu’on retrouvait en live sont ici généralement masquées par un noisy punk gentillet mais imbuvable, servi par une production peu avantageuse.
L’album enchaîne des compositions éclairs : 17 titres, 24 minutes. La problématique posée ici est alors la suivante : comment défendre un groupe n'ayant visiblement pas consacré plus d'une demi-journée à placer des sons les uns à la suite des autres ? Si réflexion il y a eu pendant cette soirée a priori bien arrosée, elle a dû être relativement brève. Car hormis une poignée d’illuminations (dont l’entraînant
Cadets et le sombre et primaire
Wolfman), les deux tiers de
Trash Kit portent effectivement le nom adéquat. Clic gauche, maintenir CTRL, clic gauche x12, clic droit, supprimer : voilà pour le côté
Trash.
Pensez finalement à vider la corbeille, puis tournez-vous gentiment vers
Guitargument (collaboration entre Mia Clarke d’Electrelane et Andy Moor de The Ex), vous serez indéniablement moins déçus.