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Pendulum

Immersion

Pendulum - Immersion
Chronique Album
Date de sortie : 24.05.2010
Label : Warner
15
Rédigé par Julien Soullière, le 17 septembre 2010
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« On peut décerner à Immersion la palme du plus bel artwork de cette première moitié 2010 ». A lire ce genre de déclarations, on en viendrait presque à ne plus croire en l’espère humaine. Franchement, comment ne pas être un minimum irrité par le visuel du nouveau Pendulum, dont le kitsch n’a rien à envier aux pires productions d’electro-dance de ces vingt dernières années ? Par chance, c’est de musique dont il est question ici : on passe donc sur les quelques désagréments oculaires provoquées par la chose, et on enfourne sans plus tarder le disque dans le lecteur.

Alors que bon nombre de groupes actuels cherchent plus volontiers l’inspiration du côté des étoiles, Rob Swire et sa bande reviennent deux ans après unanimement salué In Silico pour nous proposer une petite virée dans les abysses marins. Chouette idée, et ce malgré les réticences purement esthétiques évoquées ci-dessus. Fins prêts, on embarque non sans impatience à bord de l’intro Genesis. Stupeurs et tremblements. Loin d’évoquer le fond des océans, cette entrée en matière nous renvoie cependant aux bandes sons les plus agaçantes de l’histoire du jeu vidéo, celles-là même qui se répétaient à n’en plus finir et jusqu’à l’écœurement. Les adeptes de la Super NES apprécieront sans doute, les autres un peu moins. Fort heureusement, les craintes s’estompent, du moins pendant un temps, à l’écoute du sévèrement burné Salt In The Wounds, autrement plus addictif bien que lorgnant méchamment du côté de Prodigy.

Au final, ce début d’album résume fort bien ce qu’est Immersion, soit une montagne russe qui se montre aussi jouissive par moments, que mauvaise pour les cervicales à d’autres; une succession frustrante de titres inintéressants, voire carrément épouvantables, et de morceaux qui, sans jeu de mots à la Ruquier, parviennent malgré tout à sortir la tête de l’eau.
Malheureusement, l’album contient d’avantage de déchets, à l’image de Watercolour, Crush ou Under The Waves, que de compositions honnêtes : à mi-chemin entre le côté le plus obscur de 30 Seconds To Mars (pour le chant) et la plus imbuvable des musiques électroniques allemandes (pour les sonorités), nul doute que ces titres ne tourneront pas longtemps sur les platines de tout un chacun. Rien à déclarer non plus du côté de l’inepte The Fountain, qui n’a pour le coup rien à voir avec le film, ou de Self vs. Self, qui ne participera surement pas à faire monter la côte de popularité de l’émocore.
Mais si tout n’est pas aussi bon que dans le cochon, certaines choses restent malgré tout à sauver du naufrage, notamment le très bon Immunize, qui rend au maitre Prodigy ce qui est à lui, le titre étant co-signé Liam Howlett. Si The Island - Pt. II (Dusk) semble hésiter inlassablement entre sucrerie made in David Guetta et agressivité à la Bloody Beetroots, le morceau reste néanmoins stimulant et devrait en faire remuer plus d’un au détour d’une piste de danse improvisée dans un salon. Et puis, soyons honnêtes, le tout est sacrément bien produit.

On l’aura compris, la nouvelle machinerie de Pendulum ne marche que par intermittence, et encore, elle ne doit son salut qu’à un nombre très restreint de morceaux, au détour desquels on devine ce qu’était le groupe à ses débuts. Au final, comme à chaque fois qu’une formation décide d’opérer un virage musical, quelque soit l’angle de celui-ci d’ailleurs, des fans de la première heure regrettent rageusement une époque révolue, tandis que de nouveaux venus entrent dans la danse. Ainsi vont les choses : elles changent.
tracklisting
    1. Genesis
  • 2. Salt In The Wounds
  • 3. Watercolour
  • 4. Set Me On Fire
  • 5. Crush
  • 6. Under The Waves
  • 7. Immunize
  • 8. The Island - Pt. I (Dawn)
  • 9. The Island - Pt. II (Dusk)
  • 10. Comprachicos
  • 11. The Vulture
  • 12. Witchcraft
  • 13. Self Vs Self
  • 14. The Fountain
  • 15. Encoder
titres conseillés
    Salt In The Wounds, The Island - Part II : Dusk, Immunize
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