Working For A Nuclear Free City

On ne peut pas dire que Working For A Nuclear Free City fassent beaucoup parler d'eux, et cette nouvelle livraison nous arrive comme une surprise. Au lieu de faire du buzz, les cinq musiciens de Manchester préfèrent écrire des chansons, et il y en a même dix-huit sur cet album.

Depuis son premier album, le groupe a beaucoup mûri, mais n’a pas pour autant perdu de son intérêt, bien au contraire. Jojo Burger Tempest est un nom à dormir dehors mais reste très accessible et la formation a suffisamment d’idées pour bien remplir ce double album. Afin de conserver toute l’attention de l’auditeur, les musiciens ont décidé d’alterner instrumentaux lunaires, pièces psychédéliques et titres noisy... parfois même au sein d’une même chanson.
Le groupe pousse l’expérimentation jusqu’à son terme et ne nous livre pas un montage de longues sessions d’improvisation mais bel et bien une collection de titres aboutis. La durée moyenne de chacun de ces morceaux tourne autour des trois minutes trente, la durée idéale pour raconter des histoires pop. Qui a dit que le psychédélisme avait forcément besoin de sept minutes pour œuvrer ?

Avec désormais cinq musiciens dont deux guitares, Working For A Nuclear Free City dépendent moins des machines mais leur musique, même lorsqu'elle se veut bruitiste, tient essentiellement des instruments typiques du rock avec guitares et basse en avant. Le son sourd, les distorsions et l’absence de référence temporelle déboussolent et rappellent la Bande Originale de Lost In Transaltion par Kevin Shields (My Bloody Valentine). Plus qu'une coincidence, un des morceaux de cet album s’appelle Pachinko et un autre porte d’ailleurs le nom de l'un des parcs de Tokyo, Inokashira park.
Jojo Burger Tempest est un lieu que l’on peut visiter plusieurs fois sans s’en lasser car on y trouve toujours quelque chose de nouveau. C’est la pop noisy des Jesus and Mary Chain et de leurs descendants, la variété en plus, les expérimentations Krautrock, le mal de crâne en moins.

Enjoy !