En lice pour le groupe rock de l'année suite à la parution de leur single sauvage
1268 il y a quelques mois, WE//ARE//ANIMAL nous font finalement faux bond sur un premier album déglingué et imprévisible de bout en bout.
WE//ARE//ANIMAL auraient pu devenir le groupe de rock électro annuel. Ils auraient pu se reposer sur leurs lauriers et nous pondre douze titres de la trempe de
1268, la chanson tubesque par excellence, au riff accrocheur et au chant redoutable, qu'ils semblent maîtriser à la perfection. Mais il n'en est rien.
Idolise est sur-vitaminé et tempéré, limpide et indéfinissable, fredonnable et structuré, spontané et réfléchi.
Dès
Unfold/Fold, WE//ARE//ANIMAL prennent un malin plaisir à nous prendre à contre-pied, dévoilant une facette plus expérimentale de leur schizophrénie, un côté
Blur où percussions et synthés floutent une première fois la direction musicale du groupe.
Black Magic, second single à paraître, se tourne quant à lui vers une pop plus abordable avec un refrain simple mais tenace.
Plus loin, des titres comme
Empire et l'entêtant
Hunting se font plus posés, sans toutefois aller assez loin dans la volonté du groupe de défricher la pop et explorer leur univers encore obscur. C'est notamment à partir de la mi-album que la formation de Wales prend son envol, empruntant des chemins à part sur chaque composition mais où le résultat s'avère passionnant.
De
Benin et son break mutant à l'orchestral
Clean Up and Run, en passant par la perle électrique bien trop courte
Feeding Off The Energy et les héroïques
No Machine et
Super Overdrive, WE//ARE//ANIMAL conservent leur propre son tout en variant, toute proportion gardée, les genres musicaux et surprennent agréablement leurs auditeurs minute après minute.
WE//ARE//ANIMAL, touchés par le syndrome Foals, ont eu l'audace de prendre des risques dès leur premier album, alors que l'on voyait en eux le prochain groupe britannique à l'electro rock indomptable.
Idolise n'est certes pas exempt de défauts mais a le mérite de posséder une originalité qui le différencie de bon nombre de
debut albums, rendant alors le groupe plus attachant et, malgré ce qu'il peut en dire, plus humain.