En quatre ans, Chikinki n’ont pas pris une ride. Leur troisième album
Brace, Brace a été leur coup de maître,
Bitten ne sera que la logique continuation d’une carrière plongée dans l’electro rock jusqu’aux mèches de cheveux.
Moins inspiré que son prédécesseur, ce quatrième album n’en demeure pas moins réussi. Alternant entre singles évidents et pépites plus calmes et introspectives, Chikinki ont su conserver la diversité de leurs arrangements et le grain de voix de leur chanteur, Rupert Browne.
Les sonorités electro sorties de nulle part sont toujours d’actualité, comme peuvent en témoigner
When We Land et
Catch Up. Mais l’ajout de ce disque est la touche plus pop qui parsème de-ci de-là les compositions. Ce qui est hélas aussi certainement l’élément nuisible de
Bitten, tant les chansons brutes du groupe sont bien plus percutantes et ambitieuses.
Ce sont ainsi des
All For One,
Tram Love et autres
Mystery Man, plus conventionnels et posés, qui déçoivent, ne possédant pas l’inspiration d’un
Talk to the Moon pour pouvoir pleinement décoller. Heureusement, les « ballades » de l’album ne sont pas toutes du même acabit, comme le démontrent
Into The Night et sa guitare électrisante, ainsi que
Flight 062471, un voyage dans l’espace qui ne cesse de fasciner au fil des écoutes.
Les titres tubesques, qui font le sel de tout album de Chikinki, sont quant à eux toujours aussi maîtrisés bien qu’ayant quelque peu perdu de leur portée et leur originalité.
Bitte Bitte est, grâce à ses violons virevoltants, l’une des exceptions de ce disque, de même que
Near Death Of A Salesman où les claviers rencontrent des handclaps entraînants, ou encore
Silver God qui, derrière une avalanche progressive de claviers et de guitares, emprunte son atmosphère éthérée à Air.
Forcément moins important que
Brace, Brace ou
Lick Your Ticket,
Bitten reste un très bon album de synth rock. Mettant sensiblement de côté l’aspect rock, Chikinki explorent ici davantage son aspect synthétique, avec des moments paisibles comme d’autres plus pop.