Client

Client n'est pas un duo de minettes produites par un des membres de Depeche Mode, en l'occurrence, le très discret Andrew Fletcher. Bien sûr, elles reprennent toutes leurs recettes : des synthés, un look et des chansons à refrains. Tout comme pour leurs frères aînés, le look est beaucoup moins réussi que les mélodies un peu tristes, très froides mais qui font autant bouger les corps que de la salsa.

Oui, Client est un vrai groupe, et pour le prouver il sort déjà son deuxième album : City. Ces chansons ont beaucoup gagné de l'expérience live du duo qui, comme Depeche Mode et trop peu de groupes electro, donne de vrais concerts en plus des DJ-sets promotionnels. Les synthétiseurs sont joués comme un groupe de pop joue de la guitare, avec des parties mélodiques et des rythmiques. C'est plus vivant qu'une compilation de boucles.

C'est peut-être la raison pour laquelle les deux libertins Peter Doherty et Carl Barât se sont retrouvés (pour la dernière fois ?) aussi à l'aise sur ce disque électronique. Les deux titres auxquels ils participent sont parmi les meilleurs de l'album. Carl Barât fait le crooner désabusé sur Pornography, une ballade sale et sucrée comme une boule de glace achetée dans une échoppe douteuse du boulevard Rochechouart quelque part entre la Cigale et l'Elysée Montmartre.

Sur le très touchant Down To The Underground, déjà paru en face B avant l'été, Peter Doherty nous chante sa lente décente aux enfers. Il la commence par un très naïf « down down down to the underground, down down da da down » et la conclut, vaincu, « I want it now so take me down with you ».

Martin Gore, chanteur compositeur de Depeche Mode, fait aussi une apparition simple et remarquable sur Overdrive qu'il gratifie de magnifiques « yeah eah ».

Les dix autres titres avec unqiement Client A et Client B, c'est ainsi que se font appeler les duetistes, sont tous aussi excellents. Le troisième album que Ladytron sort en mai devra être au point, car même s'il n'y a pas encore de scène synth-pop à chanteuses en Angleterre, il y a au moins de la concurrence.