Client

Déjà le quatrième album pour les filles de Client. Qui aurait cru qu’elles en arriveraient jusque là. Ce n’est pas un « déjà » d’étonnement de n’avoir vu le temps passer ; bien au contraire. Il s’agit bien d’un « déjà » dédaigneux, et quelque peu, avouons-le, condescendant. La formule de Client n’a pas changé depuis leurs débuts en 2003. Toujours la même pauvreté rythmique. Toujours la même médiocrité dans la nuance.

Si certaines chansons semblent tout de même émerger (Your Love Is Like Petrol, Make Me Believe In You), celles-ci se trouvent noyées parmi des compositions du plus mauvais goût (Lullaby, Satisfaction). Le problème est qu’il ne s’agit même pas ici d’un problème d’apparat, de genre dont s’apposent certains artistes pour appartenir ou faire continuité. Chez Client, le mal est insidieux, le processus est irréversible. Quatre albums dont finalement rien ne submerge de cette apathie musicale ambiante, nourrie aux effets de synthés cheaps, avec un sens relatif de la mélodie. Client A et Client B singent tant bien que mal leurs influences, Depeche Mode, Human League ou OMD, tombant bien malheureusement trop souvent dans la caricature. A se demander comment Charlotte Hatherley, ex-Ash, a pu se laisser entraîner dans pareille aventure… Entre ça et La Roux, l’électro-pop ne peut vraiment se targuer de représentantes dignes cette année.

Si vous voulez écouter de la bonne pop électronique en 2009, ne perdez réellement pas votre temps, et optez pour de la valeur sûre, comme le dernier Pet Shop Boys. Si vraiment, ce sont les filles aguicheuses, agaçantes et s’anonymisant de pseudos moisis, qui vous attisent, préférez aller voir Hannah Montana. La marchandise sera beaucoup moins trompeuse.