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Epic45

Weathering

Epic45 - Weathering
Chronique Album
Date de sortie : 06.06.2011
Label : Make Mine Music
25
Rédigé par Fantin, le 23 juin 2011
Alors que de nombreux observateurs s’acharnaient à énoncer que les années 2000 et le XXIème siècle seraient l’époque d’un revival rock, loin de l’engouement médiatique autour de groupes comme les Strokes et les Libertines, le « mouvement » nommé Post-Rock poursuivait son développement. Un genre essentiellement underground, la plupart du temps instrumental, mêlant longues nappes atmosphériques et guitares réverbérées ou saturées sur un tempo généralement lent : le rock progressif des années 2000 en quelque sorte. De très nombreux mais surtout très divers groupes de post-rock émergent sur internet. On associe même le groupe And So I Watch You From Afar au genre, sous l’unique prétexte qu’ils jouent une musique rock et instrumentale et font une chose que personne n’a faite avant eux. Au final, le post-rock est resté (et reste) majoritairement très méconnu. Seuls quelques groupes (Mogwai, Explosions In The Sky, Godspeed You! Black Emperor...) sont réellement sortis de ce flou et ont obtenu un réel succès commercial et critique.

Parmi les formations restées dans l’ombre, les pionniers du post-rock que sont Epic45 poursuivent depuis 1995 un parcours riche en livraisons discographiques. Ce collectif à géométrie variable, basé autour de deux amis d’enfance originaires de Birmingham, nous revient avec son énième album : Weathering. Resté fidèle à lui-même, le « faux duo » nous livre encore une fois une pop planante pour jours de brume, teintée de folk et imprégnée de nappes synthétiques.
L’ouverture majestueuse de Weathering sur People Say This Place Is Slowly Dying semble annoncer la couleur d’un disque mélancolique à la limite du dépressif. Et cette tristesse musicale réussit à nous transporter à travers de très bons morceaux comme The Village Is Asleep ou With Our Backs To The City. Des sons électroniques sortis de boîtes à rythmes, des guitares aux effets divers et variés, des synthétiseurs planants et des cordes frottées parcourent l’album d’un bout à l’autre.

Pour cet album, Epic45 se sont entourés de plusieurs personnalités de la scène indé. On trouve ainsi sur With Our Backs To The City la voix du lad Stephen Jones, héros déchu de la britpop, essentiellement connu pour son groupe Babybird et son tube You’re Gorgeous. L’homme, qui avait entendu jouer un de ses titres en live par les gars d’Epic45, s’est permis de les contacter et, ensemble, ils ont composé ce sublime morceau. Autre anecdote, la voix féminine que l’on entend sur Summer Message est celle de Rose Berlin, chanteuse de SPC ECO et fille de Dean Garcia du groupe des années 90 Curve.
Malheureusement, sur la longueur, Epic45 retombent dans la facilité. Evening Silhouettes n’entreprend rien d’ambitieux, ne fait que véhiculer de l’atmosphérique minimaliste. Les titres Weathering et Washed Up n’inventent rien, livrent un post-rock déjà entendu et sans réel intérêt. Si le début de l’album est accrocheur de par sa mélancolie et ses sonorités, plus on s’approche de la fin du disque et plus l’ennui approche.

Malgré quelques très bons titres, Epic45 ne parviennent pas à nous livrer l’album idéal, retombant sans cesse dans la « facilité post-rock » : celle de l’atmosphérique lente et peu accrocheuse, surement celle qui a parfois gardé ce mouvement à distance d’une possible découverte médiatique...
tracklisting
    01. People Say This Place Is Slowly Dying
  • 02. The Village Is Asleep
  • 03. Evening Silhouettes
  • 04. With Our Backs To The City
  • 05. Summer Message
  • 06. Afternoon, Shadowed
  • 07. The Weather Is Not Your Friend
  • 08. These Walks Saved Us
  • 09. Ghosts I Have Known
  • 10. Weathering
  • 11. Washed Up
titres conseillés
    People Say This Place Is Slowly Dying - The Village Is Asleep - With Our Backs To The City
notes des lecteurs
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