Epic45

Epic45 profite de la tiédeur estivale pour nous offrir un premier EP qui tranche avec les courants majeurs actuels. Le groupe de Birmingham a bâti un univers vraiment singulier, et homogène dans sa schizophrénie. Mais un univers limité qui s'essouffle vite.

La musique d'Epic45 semble superposer deux mondes. D'un côté, il y a le monde ouvrier. Rude. Abrupte. Marqué par des rythmes tranchants accompagnés de sonorités très industrielles. De l'autre, il y a cette propension non dissimulée au rêve, à l'évasion, à travers des instruments plus doux, des mélodies plus planantes, ou encore une voix qui, parmi ses multiples formes, invite parfois à l'onirisme. On retrouve d'ailleurs cette dualité sur l'artwork de cet EP : 4 cheminées industrielles prennent une large place, mais à leur pied, ces voies de chemins de fer semble former un échappatoire pour s'échapper de cette réalité, progresser... C'est bien connu, la lutte des classes, c'est Epic...

Le titre éponyme est sans conteste le plus réussi, avec son introduction radioheadienne, et sa mélodie fluide et onirique. Malheureusement, la suite s'enlise quelque peu dans cette recette parfaitement maîtrisée, mais incontestablement limitée. Cinq titres sont au programme, rappelant souvent Mogwai, mais le groupe ne parvient pas à renouveler l'intérêt au fur et à mesure des morceaux. A moins de trouver de nouvelles voies à explorer, on doute de l'utilité d'un album entier de cette veine. Nul doute que le groupe saura rebondir sur ses quelques très bonnes idées pour proposer dans quelques temps une suite aux contours plus riches.

D'excellentes musiques de films !