Chronique Album
Date de sortie : 05.03.2012
Label : Distiller Records
Rédigé par
Maxime Delcourt, le 17 mars 2012
De tous temps, le schéma a toujours été le même. Il y a toujours eu des récidivistes, des copieurs, des profiteurs. Et, certes, il faut se méfier de cette convenance du « tous pareils », favorite des réactionnaires.
On ne sait si cela est dû à l’époque, mais ils sont omniprésents. Angels And Enemies, par exemple, deuxième effort de Sound Of Guns, est exactement le genre d’album autour duquel on tourne quelques heures, parfois quelques jours, avant de le déballer et de l’écouter, comme si sur la simple base du nom on avait déjà l’étrange sensation de doute. On craint la musique qu'il peut renfermer et dans quelle souffrance on va plonger. Eh oui, l’ouïe n’est pas hermétique à tout. Sound Of Guns, lui-même, aurait du le ressentir tant il ruine en un accord de guitare les fondations du rock.
Il y aurait beaucoup à dire sur Angels And Enemies, sa production en paillettes, ses compositions outrancièrement botoxées, ou son campus rock calibré MTV. Et si on se lançait dans un tel exercice, on ne serait doute pas les derniers à donner de la voix. Heureusement d’ailleurs. Trop systématique dans sa mise en forme, nerveuse mais nihiliste, Angels And Enemies c’est simple, c’est la Bande Originale d’American Pie, en pire. Bref, un pathétique moyen de s’offrir quelques minutes de gloriole.
A défaut de faire totalement oublier son manque flagrant de créativité, Sound Of Guns fait grimper les hormones de nos petits frères qui s’extasient devant le moindre coup de guitare qu’on leur propose. Côté texte, pas de quoi se tripoter la nouille non plus : les paroles ne renvoient qu’à un vide sémantique. Peut-être que si on changeait le chanteur ça irait mieux ? Enfin, ne rêvons pas trop, le mal semble vraiment être plus profond.
U2 et Muse peuvent être fiers. Ils ont réussi à enfanter une progéniture pervertie, tragique et suicidaire capable de les imiter dans leur grandiloquence généreuse en matières grasses. Ainsi, lorsque Sound Of Guns enserre l’auditeur de testostérone à outrance, et ce jusqu’à l’asphyxie, peut-on réellement leur en vouloir ? Rattrapés par l’affreux héritage laissé par ces deux mastodontes de la musique, ne sont-ils pas que la malheureuse conséquence d’une trop grande diffusion de ces deux mêmes groupes ?
Il n’empêche qu’avec un album comme celui-ci, ils se flinguent, et pas avec un pistolet à billes. Résultat, on regrette Green Day et on en pleure de honte. No joke !