Spiritualized

A l'heure où de nouveaux groupes pop pullulent, remplissent les pages des magazines et enivrent les oreilles des mélomanes pour souvent finir aux oubliettes quelques années après leur découverte, Spiritualized, lui, n'a jamais cessé de tenir le haut du pavé depuis sa création dans les années 1990.

Quatre ans après l'excellent Songs In A&E, Jason Pierce, remis de ses problèmes de santé, et sa bande reviennent avec un nouvel album qui sent bon l'hédonisme et la mélancolie. Toujours pop, souvent psychédélique, relativement rock dans l'âme, le groupe anglais avance les yeux fermés vers le chemin de la sérénité, imposant par son élégance mais aussi sa sensibilité et sa créativité sans bornes.
Du Brian Jonestown Massacre aux Black Rebel Motorcycle Club en passant par David Bowie ou Lou Reed, Spiritualized brassent les influences sans jamais se perdre, délivrant une écriture digne des plus grands songwriters et des arrangements tout simplement géniaux : des chœurs, des cuivres sur I Am What I Am, mais aussi des violons ou du piano, toujours utilisés à bon escient.

Au programme de ce septième disque : des chansons pop gracieuses et très orchestrées (les refrains solennels de Little Girl, l'élévation électrique de Mary), interprétées avec une aimable fragilité sur des ballades souvent touchantes comme Too Late, Freedom ou Life Is A problem. L'énergie est aussi de mise, à l'instar de l'entraînant single Hey Jane, tout comme certaines ambiances hallucinogènes dans lesquelles on plonge sans hésiter (You Get What You Deserve, Headin' For The Top Now, ou des hymnes fédératrices superbement amenées, qui donnent du baume au coeur (So Long You Pretty Thing, chantée avec la fille de J. Spacemen).

Bref, autant d'atouts offrant à Spiritualized et Sweet Heart Sweet Light un incroyable crédit d'inventivité. Mais ça, on le savait déjà depuis longtemps déjà.