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Totally Enormous Extinct Dinosaurs - Trouble
Chronique Album
Date de sortie : 11.06.2012
Label : Polydor
35
Rédigé par Cyril Open Up, le 4 juillet 2012
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Alors que certains ont misé sur l'économie et la concision (SBTRKT pour citer un exemple), d'autres, au contraire, font preuve d'une grande générosité concernant leur appellation, obligeant ainsi les médias et webzines à trouver un acronyme pour parler d'eux plus aisément. Dans ce domaine, Orlando Higginbottom fait figure de maître. Ils sont en effet peu nombreux à pouvoir prétendre concourir dans la catégorie nom-à-rallonge-à-coucher-dehors cette année. De son propre aveu, l'idée de Totally Enormous Extinct Dinosaurs (souvent donc réduit à TEED pour ceux qui suivent) lui serait venu un soir de beuverie alors qu'il cherchait comment appeler son projet musical. Quasiment prédestiné à évoluer dans le milieu artistique avec un père professeur de musique, le jeune Orlando a tout d'abord suivi la même voie que son paternel avant de bifurquer, mais pas trop loin non plus.

Âgé désormais de 26 ans, Orlando avait déjà quelques singles à son actif, remarqués notamment sur les pistes de nombreuses platines incitant Polydor à approcher le gamin pour lui proposer la sortie de ce premier album, et plutôt bien nommé, objet de ce laïus.
Trouble, c'est en effet un peu l'état dans lequel on peut ressortir à l'écoute de ce dernier. Troublé par la maturité des compositions car le gaillard est capable de digérer toute l'histoire de la musique électronique des pionniers Kraftwerk à Crystal Castles et leur punk 8 bits pour composer son propre univers. Si tout comme le nom de son groupe, les paroles semblent parfois sorties de fins de soirée agitées, on peut cependant y déceler une thématique sur l'une des grandes préoccupations de la jeunesse (mais pas uniquement) : l'amour et ses tourments.

Car, chez TEED, tout n'est pas rose, et même si elle donne parfois l'impression de provenir du pays des bisounours, cette insouciante électro pop parle d'addiction des êtres humains les uns pour les autres (You Need Me On My Own) mais également des périodes de sevrage et de doute (Your Love et ses choeurs période 80s). Un contraste qui ne parcourt pas forcément les compositions de ce dernier qui finissent toutes par se ressembler un peu trop.
Les sonorités répétitives semblent en effet jouer à saute-mouton et les touches tropicales de carnaval de Promises réapparaissent sur Garden, les synthés dignes de Rencontres du 3ème type se renvoient la balle sur Shimmer et You Need Me On My Own tandis que le two step s'immisce insidieusement de Trouble à Solo et que la techno minimale parcourt l'intégralité des titres. La force et la faiblesse de TEED est d'avoir mélangé de nombreuses influences pour en régurgiter un gloubi-boulga électronique, nourriture pouvant paraître repoussante ou attirante au premier abord, mais qui, une fois digérée, peut rester sur l'estomac ou devenir un excellent remède contre la morosité.
Inutile d'essayer de prendre les créations de TEED pour ce qu'elles ne sont pas, à savoir de la musique qui se prend la tête et se torture l'esprit, mais plutôt pour de la pop électro de son temps qui, consciente du passé, tente d'en retranscrire le meilleur pour un résultat inégal. Si Trouble recèle son lot de tubes immédiats, il regorge aussi de titres de remplissage de qualité bien inférieure.

Même s'il ne semble pas particulièrement affectionner la couleur orange, ce gentil Casimir saura agréablement nous accompagner sur la route des vacances. La mission d'Orlando est donc plutôt bien remplie et on ne peut que lui souhaiter de ne pas tomber dans le piège de nous resservir la même recette la prochaine fois pour mieux nous surprendre avec de nouveaux mets qui régaleront nos oreilles.
tracklisting
    01. Promises
  • 02. Trouble
  • 03. Shimmer
  • 04. Household Goods
  • 05. Your Love
  • 06. You Need Me On My Own
  • 07. Panpipes
  • 08. Garden
  • 09. Solo
  • 10. Tapes & Money
  • 11. American Dream Part II
  • 12. Closer
  • 13. Fair
  • 14. Stronger
titres conseillés
    Trouble, Household Goods, Your Love, You Need Me On My Own, Garden
notes des lecteurs
notes des rédacteurs