Ed Harcourt

Et de six pour Ed Harcourt ! Trois ans après la sortie en 2010 d’un Lustre au faible impact, le Londonien revient avec un nouveau disque plus introspectif - et certainement le plus épuré de sa carrière - dans lequel il revient à ses racines musicales : le piano.

Enregistré en quelques heures seulement dans les mythiques studios Abbey Road à Londres, ce dernier fait découvrir Ed Harcourt comme on ne l’avait encore peut être jamais entendu : tel un songwriter aux talents de mélodiste indéniable, qui se met à nu en transformant ses suites de notes de piano en une belle et gracieuse aventure auditive et sa voix en une grande œuvre émotionnelle.
Il n’y a qu’à sentir la dextérité de ses doigts posés sur son instrument de prédilection sur une grande poignée de titres (Hey Little Bruiser et ses arrangements de violoncelle, Back Into the Woods ou The Man That Time Forgot) pour se laisser bercer en un rien de temps par sa musique.

Rédemption, amour, mélancolie... : les thèmes abordés dans ces neufs nouvelles chansons se racontent et s’écoutent aussi élégamment qu’ils touchent notre corde sensible. Il faut dire que le chanteur a mis le paquet pour provoquer les larmes (de joie ou de peine) et les battements de coeur : des mélodies délicieusement tristes (la love song carrément déprimante The Cusp & The Wane, la douce tension de Last Will And Testament), mais aussi des thèmes plus rythmés ou lumineux qui donnent légèrement le sourire (The Pretty Girls).

En véritable déclencheur d’émotions, Ed Harcourt parvient à faire naître de la tension et des contrats rien qu’avec un piano ou une guitare (en témoignent les poignants Murmur in My Heart, très buckleyien, ou le caverneux Last Will And Testament), qu’il accole d’une voix grave et aigüe toujours à tomber, de quelques chœurs bien sentis (Wandering Eye), d’un peu de réverbe, le tout juxtaposé par une interprétation souvent juste et efficace (Brohters And Sisters). Du beau Ed Harcourt en somme.