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Atoms For Peace - AMOK
Chronique Album
Date de sortie : 25.02.2013
Label : XL Recordings
4
Rédigé par Amandine, le 6 mars 2013
Les mauvaises langues diront qu’AMOK est un album de Radiohead produit sous un autre nom s’ils ont les oreilles quotidiennement trop salies par trop de « parasites » (remplacez le terme par l’artiste de votre choix) ou que derrière Atoms For Peace se cache en réalité Thom Yorke seul avec ses idées et ses machines. Pourtant, même si l’on reste dans une mouvance commune, les différences sont facilement perceptibles et l’approche semble être prise sous un autre angle que pour les autres projets de M. Yorke.

L’histoire commence en octobre 2009 lorsque le leader de Radiohead décide, pour jouer en live son premier album solo, The Eraser, de s’entourer de son fidèle producteur depuis de nombreuses années, Nigel Godrich, ainsi que de Flea, bassiste fiévreux et prodige des Red Hot Chili Peppers, Mauro Refosco, percussionniste attitré de David Byrne, et Joey Waronker, batteur pour Beck ou encore REM. La mise en œuvre est à la hauteur des ambitions de l’Anglais et rapidement, Atoms For Peace voit le jour.
Concrètement, la grande question qui se pose à la sortie d’AMOK est « Quelles sont les contrées explorées par ces musiciens aux univers si variés ? ». Lorsque l’on sait que c’est Flying Lotus qui fut convié pour les premières parties de la mini-tournée aux Etats-Unis, quelques indices laissaient à penser que l’électronique aurait une fois encore la part belle dans cette nouvelle aventure.

Sans être un nouveau projet solo, l’ombre de Thom Yorke est ici omniprésente, et ce depuis la genèse ; il est arrivé, laptop sous le bras, avec toutes ses idées développées sur son ordinateur et le groupe, trois jours durant, enfermé dans un studio, avait pour but de faire de ces expérimentations des morceaux live tout en gardant la trame et la structure initiales.
L’Oxfordien, à moins de subitement se mettre au flamenco, souffrira toujours de la comparaison avec Radiohead, probablement parce que son empreinte est très (trop ?) forte. Le musicien le plus analysé de sa génération est apparemment là pour se faire plaisir et explorer de nouvelles choses et non pour, comme certains aiment à penser, se masturber les neurones avec des sonorités alambiquées. Atoms For Peace reste néanmoins un groupe cérébral et la formule « Je veux ici faire danser les gens dans leur tête », énoncée par Thom lors d’une interview, en est le meilleur résumé. On retrouve donc les beats syncopés et les claviers glaçants de The Eraser mais les autres musiciens, bien que moins présents que le frontman fondateur, marquent la différence qui fait qu’AMOK est bel et bien un album d’Atoms For Peace.
Les influences ethniques s’entremêlent aux variations synthétiques (Dropped). Sur Before Your Very Eyes…, les petites guitares sautillantes et les lignes de basse si distinctives dansent avec les boucles qui tournent et donnent le vertige tandis que la voix se fait spectrale. C’est cependant sur Judge, Jury And Executioner que l’on peut juger de la grandeur du groupe, jouant sur la rythmique, la mélodie, la richesse du son et la finesse de l’écriture.

Les échappées de Thom Yorke ne sont certes pas aussi surprenantes que les œuvres quasi classiques de Jonny Greenwood puisqu’il reste dans le registre de la musique électronique, mais il présente avec AMOK une nouvelle facette de sa personnalité artistique, plus intime, avec un chant moins présent, une âme torturée, mise en valeur de la plus belle des façons par des musiciens virtuoses. On peut éventuellement reprocher à AMOK un manque d’audace, mais était-ce vraiment ce que l’on venait y chercher ?
tracklisting
    01. Before Your Very Eyes
  • 02. Default
  • 03. Ingenue
  • 04. Dropped
  • 05. Unless
  • 06. Stuck Together Pieces
  • 07. Judge, Jury And Executioner
  • 08. Reverse Running
  • 09. Amok
titres conseillés
    Default, Stuck Together Pieces, Judge, Jury And Executioner
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