Chronique Album
Date de sortie : 19.08.2013
Label : Fiction Records
Rédigé par
Maxime Canneva, le 27 août 2013
Imposante formation que voilà : prenez (entre autres) Gary Lightbody, leader prolifique de Snow Patrol, ajoutez-y Peter Buck, guitariste de R.E.M ainsi que Richard Colburn, batteur de Belle & Sebastian. Vous voici face à un Supergroupe au nom des plus étranges : Tired Pony. Mais entre ses singes de l’arctiques et ses pigeons détectives, la scène britannique actuelle n’en est plus à un poney fatigué près.
Leur premier album sorti en 2010 résultait de la volonté de Mr Lightbody de créer un album aux accents country, et le résultat, bien que plutôt orienté pop-folk, avait réussi, sans s’avérer révolutionnaire, à charmer un public assez large. Voici pour le rappel des faits.
Trois ans plus tard, on aurait pu croire le projet abandonné, surtout de par la difficulté de coordonner des side-projects pour des membres qui sont encore majoritairement actifs dans leurs formations originelles respectives. Il n’en fut rien, et c’est un album de saison que les Tired Pony ont sorti en cette fin d’été, comme arrivant à point nommé pour résumer plusieurs semaines de vacances où les soucis du quotidien semblent mis à l’écart par leurs mélodies aériennes. Et avec un tel pédigrée, on était également en droit d’attendre un album à la hauteur des plus hautes espérances.
Et heureusement, le résultat est encore loin de pouvoir se résumer à un album de country. Bien que l’american-touch soit ici bien présente (de par les origines mêmes de certains membres du groupes), l’ensemble se révèle être un subtile mélange des genres, allant de la pop à la folk en lorgnant du côté des très en vogue albums de rock psychédélique.
Comme pour leur premier album, le résultat est loin d’être révolutionnaire et en laissera sûrement plus d’un de marbre. Les premières écoutes feront même dire aux plus mauvaises langues : « Bon Dieu, si je veux de la musique contre mes insomnies, j’ai déjà l’intégrale de Jack Johnson. Et si je veux de la musique pour draguer les filles, il me suffit de chanter Halleluljah avec ma gratte sous un arbre ». Mais comme tout album qui se mérite un peu, il ne faut pas hésiter à y revenir plusieurs fois pour commencer à l’apprécier.
Et les titres qui, à première vue, paraissaient insipides, se transforment en agréable balades que l’on se surprend à fredonner une fois l’écoute terminée. Il en va ainsi du premier titre I Don’t Want You As A Ghost au refrain aérien, ou de son successeur I'm Begging You Not To Go où l’on s’étonne de chanter en cœur quelques not to go, oh oh oh, oh oh oh. L’excellent The Beginning Of The End et son final un poil plus rock que le reste de l’album viennent, tout comme son acolyte Raven And Wolves au refrain plus martelé que chanté, relever à merveille le ton de l’album, à mi-parcours de ses quarante-cinq minutes. Les fans de Snow Patrol ne seront pas non plus en reste et apprécieront The Creak In The Floorboards, qui rappelle terriblement certains titres de la formation du sieur Lightbody.
On vous l’a dit néanmoins, ce disque n’a rien de révolutionnaire et passera sûrement inaperçu de ce côté-ci de la Manche lors de sa sortie. Certains titres retourneront d’ailleurs très certainement aux oubliettes du rock avant même d’en être sorti, comme le très lisse All Things All At Once, très étrangement choisi comme premier single de ce nouvel album. Néanmoins, si l’on écoute cet opus sans en attendre quelque chose en particulier, on se retrouvera très agréablement surpris et on aura à coup sûr trouvé l’album pour accompagner ses ultimes soirées d’été.