Chronique Album
Date de sortie : 25.04.2005
Label : Fiction Records
Rédigé par
David, le 4 mai 2005
Découverts dans le courant de l’année 2004 grâce à un premier E.P. remarqué (Foodchain) et une impressionnante série de concerts notamment en compagnie des valeurs montantes anglaises que sont les Blueskins et les Cribs, ce premier album éponyme des 10.000 Things arrive à point nommé pour véritablement se faire une idée du potentiel de ce jeune groupe tout droit venu de Leeds.
Le riff dévastateur du premier morceau est quelque peu trompeur tellement le style musical des 10.000 Things s’éloigne finalement du garage-rock pur et dur représenté dans ce (très efficace!) Self Destruct.
Décrits par une certaine presse anglaise comme évoluant dans le style des Libertines (hormis peut-être sur la sympathique Sunken Chip, il dit qu’il voit pas le rapport…), on peut plutôt imaginer ce jeune groupe comme un mélange étrange d’un peu d'Electric Six et de beaucoup de Kings Of Leon (l’écoute de l’enchaînement démoniaque Watching, Hey Snake! et du parfait single Dogsbody dénote d’un air de famille certain).
Mais à l’image d’une de leur influence majeure que sont les Gang Of Four (dont ils ont d’ailleurs récemment repris le Damaged Goods pour une compilation), 10.000 Things aiment également brouiller les pistes trop évidentes et proposer quelques plages beaucoup plus diversifiées comme l’entraînante Wishful Thinking et sa rythmique soul ou bien la ballade No Pain, No Gain (même si celle-ci est un peu massacrée par Sam dans sa deuxième moitié!)
La coexistence très originale au sein du groupe entre un batteur et un percussionniste permet également quelques variations de thème très appréciables notamment sur le refrain du single Titanium ou les couplets de Can’t Do Nothing et de la clôture Night Of The Femaliens.
Mais, à l’image du titre de cette dernière chanson qui en réfère à de mystérieuses «Female-Aliens» aux pratiques étranges, et même si ce point ne sera peut-être pas des plus décisifs pour le public français, impossible de ne pas parler des textes des 10.000 Things qui s’avèrent tous plus irrévérencieux les uns que les autres.
Par exemple, pas besoin d’être parfaitement bilingue pour comprendre le sens de leur hymne de bataille scénique Eating’s Not Cheating (qui, pour celles et ceux qui ne suivent pas au fond, pourrait représenter une transposition féminine de cette fameuse expression «sucking’s not fucking» très employée par quelques célébrités hollywoodiennes surpris dans des conditions assez délicates…) qui s’avère être l’une des toutes meilleures chansons de ce disque avec la ligne de basse ravageuse du frangin de Sam.
Quelques refrains croisés ici et là («I ain’t your dogsbody, I ain’t your slave!» dans Dogsbody, ou le «You think I love you, but you haven’t see my other girl» de Titanium) confèrent aux 10.000 Things un petit coté Rolling Stones des débuts à l’époque ou leurs textes transpiraient la sueur et le sexe (d’autant plus frappant lorsque qu’on ressent par moment les quelques influences vocales «Jaggerienne» du chanteur!).
Bonne entrée en matière donc pour ces 10.000 Things qui, grâce à cet album imparfait mais très rock n’ roll dans l’esprit (et produit par monsieur Phil Brown qui a quand même bossé avec les Stones, Hendrix ou Led Zeppelin… ça calme!) devraient très certainement faire parler d’eux dans les prochains mois, d’autant plus qu’il leur permettra de retrouver leur domaine de prédilection qu’est la scène.
Même si malheureusement, certains détails linguistiques nous échapperons forcément, nous autres frenchies sommes pour le coup impatients de voir ça !