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Whales In Cubicles

Death In The Evening

Whales In Cubicles - Death In The Evening
Chronique Album
Date de sortie : 10.02.2014
Label : Club The Mammoth
3
Rédigé par Jean Duffour, le 6 février 2014
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Après plusieurs singles auto-produits, les londoniens de Whales In Cubicles sortent leur premier album Death In The Evening, produit par Simon Barnicott, connu pour ses collaborations avec les Arctic Monkeys, Kasabian ou encore les Editors, entre autres. Les dix chansons que nous délivre ce quatuor anglais oscillent entre un rock indépendant puissant et quelques morceaux plus apaisés, inscrivant le groupe dans la droite lignée de leurs aînés les Smashing Pumpkins et de la scène indie des années 90.

L'album s'ouvre sur la tonitruante Yesterday's News, ponctuée par des guitares aux riffs brusques ainsi qu'une batterie brutale et rapide mais qui nous laisse cependant avec un goût d'inachevé. C'est avant tout l'urgence qui semble caractériser cette courte chanson, au point d'en être inaboutie. Lui succèdent quelques titres où les guitares mélodieuses et légères reprennent leurs droits, s'approchant par moments de la ballade comme avec All The Pretty Flowers - leur dernier single - entêtante et mélancolique, même si l'on peut regretter que l'harmonie certaine qui s'en dégage ne masque pas une simplicité assez frappante, les guitares se contentant de suivre un air assez quelconque, mais sans lui donner de réel relief.
Dans cette même veine, Wax & Feathers se distingue par l'habile profondeur qui gagne la chanson à mesure que voix et guitares s'intensifient, tout comme Find Your Way qui clôture l'album de manière presque instrumentale pendant près de huit minutes. La voix y est plus en retrait, au profit de guitares lentes qui égrainent les notes, planantes, et d'un long solo au court duquel la reverb s'allie avec la distorsion pour marquer un retour vers la mouvance psychédélique parfois empruntée par le groupe.

Au travers d'Across America et Disappear, mais surtout I Knew It, les guitares agressives teintées de tremolo et de distorsion alternent avec une rythmique plus douce pour se mêler à la voix de Stef Bernardi régulièrement poussée dans les aigus. L'album aborde ici une autre dimension qui n'est pas sans nous rappeler les débuts de Radiohead, témoignant de la capacité du groupe à mélanger une rythmique rapide tenue par la guitare claire avec des guitares plus tranchantes qui donnent la tonalité des morceaux au gré des effets distorsifs fréquemment utilisés, reprenant ainsi la recette qui avait fait le succès de leurs prédécesseurs en 1993 (avec l'album Pablo Honey).

Pour autant, si nombreuses soient les influences notoires disséminées tout au long de cet album, on a du mal à déceler une réelle identité à ce groupe, ou tout du moins une originalité suffisante dans leurs compositions pour y voir des futurs grands de la scène britannique indépendante. En effet si ces dix chansons détiennent une certaine cohérence, si le groupe a acquis une maturité intéressante, cet album certes efficace et accessible pour les amateurs de rock indépendant, reste quelque peu décevant du point de vue de son apport dans le paysage musical actuel. Les influences et similarités étant plus facilement détectables que la véritable singularité des Whales In Cubicles ainsi que de leurs morceaux.

Aussi il est donc peu probable que cet album sorti en ce début d'année soit au rendez-vous dans les mémoires de chacun lorsque l'on effectuera le bilan musical de 2014.
tracklisting
    01. Yesterday's News
  • 02. We Never Win
  • 03. All The Pretty Flowers
  • 04. Golden Medal
  • 05. Across America
  • 06. Disappear
  • 07. Nowhere Flag
  • 08. Wax & Feathers
  • 09. I Knew It
  • 10. Find Your Way
titres conseillés
    We Never Win - All The Pretty Flowers - Find Your Way
notes des lecteurs