Chronique Album
Date de sortie : 10.07.2015
Label : Pop Sex Ltd
Rédigé par
Jean Duffour, le 11 juillet 2015
Les jours ont filé depuis le dernier album de Frankie & The Heartstrings. Comme tous les deux ans, Frankie Francis et sa troupe lâchent un disque. 2015 sera donc l'année du troisième, Decency. Les cordes sont toujours sensibles, particulièrement les vocales. Et les cuivres font quelques apparitions intéressantes. Les deux précédents guère emballants, qu'en sera-t-il du nouveau venu ?
Le groupe de Sunderland relance les mélodies sautillantes et les rudiments des groupes rock à deux guitares. Balconette est assez représentative de l'album : une guitare dans les tons aigus ainsi qu'une autre suivant les mêmes notes dans les graves accompagnent le chant à la lettre. Les chœurs trop timides et la batterie presque oppressante forment finalement un contenu traditionnel.
Même schéma traditionnel pour Berlin Calls : un couplet sur fond de basse plate, les guitares qui s'invitent progressivement et la batterie tambourinante pour enrober le tout. Rien de bien détonant à se mettre sous la dent.
La belle surprise nous vient de Someday Ana qui nous offre une introduction toute en cuivres, et c'est sur un rythme de fanfare que se poursuit tout au long du morceau. La richesse, toute relative, des arrangements apporte une fraîcheur bienvenue à un album qui en manque cruellement. Pas loin d'être linéaire, il ne faut pas rater les quelques reliefs disséminés le long des treize titres.
Jusque dans les paroles, l'expérimenté quintet se laisse de temps en temps aller à des facilités. En témoigne les refrains de Money qui, s'ils ne riment pas avec « honey » se trouvent remplacés par des onomatopées faiblardes. Comme si le groupe manquait d'inspiration, bien souvent les chœurs prennent la place du chant.
Frankie & The Heartstrings n'ont en réalité qu'un seul défaut : le manque d'originalité. Il faut bien avouer que cet album risque de se noyer dans la masse du genre. Toutefois un aspect positif, et non négligeable, vient de la capacité du groupe a remettre au goût du jour les solos de guitare, qui envahissent parfois la moitié de la chanson. Mais ce n'est jamais trop pour un art trop souvent négligé de nos jours.