Neon Waltz

Premier album pour les écossais de Neon Waltz, fraîchement signées chez Ignition Records, Strange Hymns déploie une pop mélancolique dans la pure tradition british. Les chansons au ton majeur héritent de mélodies inventives, sans donner l'impression de ressasser le passé. Les six garçons aux cerveaux rêveurs défendent une identité musicale élaborée. Leur naïveté et leur spontanéité les pousse à façonner cet esprit magique. Comme vous l'aurez compris, il s'agit d'un album tempéré et enchanteur.

On peut d'abord croire que l'affaire tourne autour d'une imitation de The Coral ou The Libertines, repoudrée par des claviers. Puis au fur et à mesure de l'écoute, Neon Waltz développent leurs idées comme si tout coulait de source. L'ambiance éditoriale relativement tamisée de Strange Hymns secoue en premier lieu le rock religieux sur Sundial et Dreamer, avec une aura authentique où la notion d'espace et de clarté des instruments respirent chaleureusement.

Le groupe se démarque davantage dans ses pistes les plus pop : You & Me et Folklore semblent inspirés par le langage musical planant de Mercury Rev. Pourtant, les écossais ne sont pas qu'une vaste machine d'accords majeurs 7e. En prouvant que l'ont peut passer un moment calme sur Veiled Clock sans tomber dans le redondant, on trouve aussi sur Strange Hymns des compositions plus rythmées. Exemple frappant avec la tumultueuse montée en crescendo sur Perfect Frame, où les guitares se découvrent petit à petit comme un souci du détail, une ferveur rare.

Neon Waltz démêlent l'ennui dans le clair obscur. Leur premier album regorge de cette inexplicable luminosité que le groupe s'amuse à faire tournoyer autour de nous comme un paysage sonore immense. Une formation qui va s'affirmer, au milieu de ses semblables du rock anglais sonique.