Mumford And Sons

Mumford And Sons ont récemment publié leur quatrième album Delta, produit par Paul Epworth (producteur de Primal Scream et Adele en passant par McCartney) aux The Church Studios du nord de Londres. L'endroit a été bénéfique, et a inspiré les quatre musiciens pour les grands espaces, les réverbérations interminables et les harmonies vocales. Mieux encore, il convient au groupe de se concentrer sur une production folk moderne sans exagérer le tempo.

L'heure passée avec l'album Delta inspire le calme. Outre la production super-arrangée et homogène, les crescendos explosifs, la musique de Mumford And Sons n'est pas qu'une allure. En effet, les morceaux, pour la plupart, ne possèdent pas le format radio friendly. Une nouvelle éthique que l'on décrit avec moins de banjo. Les couches de voix occupent, de toute façon, un espace si important lors de l'intro 42 qu'il faut se rendre à l'évidence : il s'agit d'un album où les instruments sont dispensés de soutenir le background religieux. Preuve sur le synthétique Woman qui possède un gimmick réussi.

L'unité est respectée. Néanmoins, on repère plusieurs pistes faibles. Beloved et Picture You ont une saveur commerciale, en plus d'un redondant October Skies : ces obstacles retardent le fil conducteur. Delta doit s'écouter avec du recul. Quand bien même, il faut reconnaître un écart significatif dans la discographie des anglais. L'album n'aura certainement pas l'impact escompté sur un fan de la première heure. Cependant, les envolées sont loin d'être toutes désagréables. Darkness Visible, compressée jusqu'à saturation, évoque l'énergie live et psychédélique d'un groupe en éruption. Quant au morceau éponyme qui se métamorphose en grand hymne électrique, l'expérimentation a eu raison des compositions de la formation. Le Rose Of Sharon à qui on attribue une mention spéciale, est la chanson à insérer dans une playlist prévue pour la détente.

Au bout du compte, les quatorze titres ne sont pas tous réussis, loin de là. Mais Mumford And Sons se défendent sans forcer sur la prétention. Le groupe se rend ailleurs, mais il est fort à penser qu'il s'agit là d'une simple transition, comparable à un changement de couleur de veste. Car oui, le disque n'est pas représentatif à 100% du quartet.