Fujiya & Miyagi

Fujiya & Miyagi proposent depuis 1999 une pop electro - ou electro pop, c'est selon - d'une qualité constante et diablement attachante. Si bien que le groupe de Brighton en vient à s'imposer comme une sorte de Teenage Fanclub plus porté sur Kraftwerk et Aphex Twin que sur les Byrds.

Au programme, comme sur chaque album : des voix susurrées, des beats et lignes de basses taillées pour le dancefloor et des mélodies discrètes mais imparables. Le tout sublimé par une production résolument vintage, à base de beatboxs et synthés estampillés seventies et eighties.

C'est que, à force de creuser un sillon bien particulier, Fujiya & Miyagi maîtrisent parfaitement leur affaire. Et Flashback illustre ce savoir-faire développé avec les années. Un talent certain pour réunir sur la piste de danse les fans d'electro et d'indie pop. Les fondateurs, David Best et Steve Lewis, sont des genres de Chemical Brothers minimalistes, capables de prendre les meilleurs éléments de la scène alternative allemande des années 1970, Kraftwerk donc, mais aussi Can ou Neu!, pour en faire des petites pépites dansantes 2019 compatibles.

Les sept titres de la septième livraison du groupe comprennent leur lot de tubes miniatures. Personal Space d'abord, qui n'est pas sans rappeler l'inoxydable premier album de Calvin Harris (avant qu'il n'aille batifoler dans un registre plus proche de David Guetta que de Prince). Impossible aussi de résister au groove de titres comme Subliminal, Dying Swan Act ou Flashback. Les sept minutes et vingt-quatre secondes toutes en tension de la psychédélique Gammon s'avèrent assez épiques.

Si Flashback n'est pas le meilleur album du groupe (on se tournera plutôt vers l'excellent Lightbulb pour ce faire), il n'en reste pas moins une collection de chansons qui raviront ceux qui aiment danser sans se faire frire le cerveau au son de l'Auto-Tune et des cymbales en triolet du Trap.