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Fujiya & Miyagi

Artificial Sweeteners

Fujiya & Miyagi - Artificial Sweeteners
Chronique Album
Date de sortie : 05.05.2014
Label : Yep Roc
35
Rédigé par Julien Soullière, le 29 avril 2014
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Si Ventriloquizzing n'hésitait pas à jouer sur nos peurs les plus primitives, ses auteurs allant jusqu'à parader aux côtés d'inquiétantes marionnettes, le vent de l'espoir semble enfin avoir soufflé sur Brighton. David Best et ses comparses sont de retour aux affaires, et on ne croit pas les avoir déjà vus exhaler autant de joie et d'allégresse. Il parait que les scientifiques restent partagés sur la nocivité de certains édulcorants, alors on les rassure d'emblée : malgré son nom, qui ne sera pas sans le faire passer pour un bougre d'impertinent (rien d'étonnant en fait, on connait nos loustics), Artificial Sweeteners ne nous veut que du bien.

Avec ce nouvel opus, c'est sûr, Fujiya & Miyagi se sont mis en tête de nous faire danser. Pas qu'ils ne nous en aient jamais donné envie, seulement Artificial Sweeteners n'est autre qu'une ode à l'insouciance, une fête en l'honneur de la bonne humeur, un subtil stratagème visant à fédérer les êtres autour d'une piste de dance pour que, l'espace d'un instant du moins, ces derniers lâchent la bride et n'éprouvent plus le besoin de penser.

Pour ne pas se louper dans leur entreprise, Fujiya & Miyagi vont donc capitaliser sur ce qui a fait leur succès (l'art de répéter les mots et les sons à l'infini), et consolider le tout à grand renfort d'esprit dancefloor : l'une ou l'autre cocotte funk (Acid To My Alkaline), des beats amples et persévérants (Vagaries of Fashion), des crescendos à vous déclencher quelques franches poussées d'adrénaline (Flaws), mais également de petites surprises bien régressives (Tetrahydrolic Acid), parce que rien ne se doit d'être trop beau quand il est question de plaisir. Et parce que danser est un acte foncièrement érotique, quoi de mieux que la voix lascive en diable de David Best, héritée de l'un de ses maîtres à penser, le regretté Serge Gainsbourg, pour relever le tout ?

Alors certes, on peut toujours ajouter un peu d'eau dans son vin, mais l'expert reconnaitra la recette à coup sûr. Fujiya & Miyagi restent Fujiya & Miyagi, et s'ils persistent à mettre leur grain de folie au service d'une musique somme toute qualitative, difficile de voir dans Artificial Sweeteners autre chose qu'une déclinaison de leurs travaux passés. Agréable, certes, suffisamment intelligente pour ne pas avoir envie de bouder ses géniteurs (fripon, le groupe a tenté de brouiller les cartes en proposant des morceaux instrumentaux, qui viennent un temps effacer la marque de fabrique des plus reconnaissables qu'est le timbre de voix de Best), mais on se demande quand même pendant combien de temps encore le trio pourra se permettre de jouer au petit malin.

Quelqu'un pour prendre les paris?
tracklisting
    01. Flaws
  • 02. Acid To My Alkaline
  • 03. Rayleigh Scattering
  • 04. Artificial Sweeteners
  • 05. Little Stabs At Happiness
  • 06. Tetrahydrofolic Acid
  • 07. Daggers
  • 08. Vagaries Of Fashion
  • 09. A Sea Ringed with Visions
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    Flaws, Vagaries of Fashion
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