Smoke Fairies

Après une période d'hibernation de six ans, les deux fées ressortent de leur lac magique pour délivrer un nouvel album plus incisif que jamais. Si on retrouve ça-et-là les mouvements éthérées et orchestraux de jadis, Smoke Fairies se rapprochent plus que jamais de sonorités brutes, toute l'électricité s'échappant de la brume.

Les guitares sont de sortie sur ce sixième album qui suit leur précédent disque de Noël sorti en 2014. Pas de clochettes ni de carillons ici mais un bon gros trio guitare / basse / batterie des familles. Cette rugosité rock'n'roll tranche avec cette voix précieuse rappelant parfois Bat For Lashes, qui semble s'y glisser pour y apporter toute la subtilité manquant à l'appel. On est parfois face à un mur de guitares répétitives et une voix monocorde qui peine à nous faire ressentir l'émotion, sous peine de lasser par manque de mélodie. On adhère pour un certain temps car les mouvements de tête ne sont pas loin en cherchant bien, mais on aurait peut-être aimé plus de profondeur.

Les titres se rapprochant du Smoke Fairies old school comme Coffee Shop Blues nous font davantage d'effet. Cette ballade bluesy formant des vagues sonores flottantes semble en perpétuelle évolution avec sa construction hors de tout cadre. Le temps se ralentit sur les titres du milieu d'album avec Left To Roll, où la guitare semble laisser s'exprimer les couches mélodiques et envoutantes, se superposant en un crescendo onirique. La fin du disque fait la part belle au blues-rock avec cette batterie très présente et cette production sans fioriture. Out Of The Woods et son refrain accrocheur s'élevant dans les aigues nous reste en tête, pour un titre capable de marquer les esprit.

On reste néanmoins sur notre faim, à cause peut-être de cette production qui reste en surface, comme s'il manquait un supplément d'âme pour rendre le disque vraiment organique. On connaissait la froideur des Smoke Fairies mais les instrumentations oniriques parvenaient à réchauffer nos émotions, sans cela nous sommes perdus.