100 Bullets Back

Tout droit venu d'Oxford, 100 Bullets Back s'est surtout forgé une réputation du côté de Glastonbury, expérience qui les a menés vers l'enregistrement de ce premier album Refute Fake Icons. Ce premier disque pose d'entrée les limites d'un groupe qui tourne déjà en rond et n'atteint jamais un objectif revendiqué : faire danser.

A la question toujours délicate de définition d'un style musical, les membres du groupe offrent quelques pistes intéressantes. « Electro indie rock » clame David Clayton (claviers, synthé, basse), « emmené par sa batterie puissante et ses claviers », ajoute Noël Pearson (chant, guitare, claviers). Cette rythmique simple, forte et martelée révèle en fait assez vite le problème du groupe. Elle s'avère très répétitive, sans jamais devenir entêtante... Premier échec. On s'intéresse donc à ces nappes synthétiques caractéristiques du duo. Celles-ci sont omniprésentes, mais n'apportent jamais un intérêt évident, ni une débordante originalité. On constate parfois même des fautes de goût qui nous replacent proches de l'univers des génériques TV d'antan (West End), ou des fêtes foraines de notre enfance (Wichita)... Pour l'hymne rock ultime, on repassera...

On se dit d'abord que 100 Bullets Back n'est que l'énième rejeton d'une école post 80s trépidante (Bloc Party, Editors, The Rakes... on les connaît !), certainement pas le plus doué, bien au contraire, mais dans cette lignée, comme le suggère DBM, le premier titre de l'album. Cependant, on navigue rapidement dans les eaux tourmentées d'un mélange rock-electro-dance qui classe le groupe dans la famille des VHS or Beta ou The Faint (titres au hasard : Heart, Violence, Don't Follow Fashion, West End...). Références pas très glorieuses, d'autant plus que 100 Bullets Back propose un univers moins « catchy » que ces derniers. On se consolera sur deux titres qui sortent quelque peu du lot : le mélodieux February et le ténébreux instrumental A Transmission Of Joy. Pas de quoi s'extasier mais une pause agréable dans l'immense morosité ambiante.

Refute Fake Icons est loin d'être une expérience inoubliable. Jamais transcendant et vite lassant, ce premier album des 100 Bullets Back pêche dans trop de domaines, à commencer par l'absence de titres forts, un songwriting loin d'être extraordinaire, et une répétitivité qui noie l'auditeur dans l'ennui... Tout le monde ne peut pas se permettre d'être The Kills.