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Andy Bell

The View From Halfway Down

Andy Bell - The View From Halfway Down
Chronique Album
Date de sortie : 09.10.2020
Label : Sonic Cathedral
4
Rédigé par Emmanuel Stranadica, le 12 octobre 2020
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Andy Bell est décidément quelqu'un de très actif. Après avoir reformé Ride avec ses trois complices Mark Gardener, Loz Colbert et Steve Queralt, sorti deux albums dont l'excellent This Is Not A Safe Place, passé du temps sur son projet électronique GLOK en accouchant de deux disques dont un de remixes, mais également en remaniant les titres d'un bon nombre d'artistes tels que bdrmm, Maps ou encore Ride, le voici maintenant avec un premier album édité sous son propre nom. Quelle forme olympique !

Maintenant cinquantenaire, le britannique avait toutefois déjà annoncé un peu la couleur avec Plastic bag, un premier 45 tours sorti l'année dernière dans le cadre du Singles Club de Sonic Cathedral. Dans la continuité des choses, c'est sur ce même label que The View From Halfway Down voit le jour. Entre Ride et GLOK, on pouvait tout de même s'interroger sur la tendance musicale qu'allait prendre ce disque. Allait-il sonner plutôt électronique, shoegaze ou pop ? Ce sera finalement un peu tout cela en même temps.
Avec ses huit compositions et ses quarante-deux minutes, il va osciller entre longues plages et moments plus cadrés. Celui-ci débute avec l'excellent Love Comes In Waves, morceau de pop 60's au rythme krautrock. On sent que le Gallois a pas mal écouté Can, voire Neu!, même si ce serait le décès de David Bowie qui aurait très fortement influencé Andy Bell pour l'écriture de cet album.
Un peu comme sous l'effet d'une drogue, il nous emmène ensuite avec Indica (qui n'est rien d'autre que le chanvre indien) pour un voyage psyché électronique de près de sept minutes. Le chant du natif de Cardiff tourne ici à l'envers, un peu comme certains titres des Stone Roses en 1988, ce qui apporte une sensation supplémentaire de tournis.

On se dit alors que le psychédélisme va occuper une place prédominante sur cet essai. C'est d'ailleurs très souvent le cas, mais le Britannique s'accorde aussi des moments plus intimes, comme les deux minutes trente de Ghost Tones où la guitare acoustique retrouve ses droits, le temps d'un morceau quasiment instrumental. Même si rien de littéralement noisy ne trouvera sa place sur The View From Halfway Down, Skywalker est probablement une des rares chansons qui nous ramène dans l'univers de Ride. Mélancolique à souhait avec ses boucles répétitives et entêtantes, la longue chanson aurait tout à fait pu trouver une place de choix sur le dernier album de la troupe d'Oxford. L'intro de Aubrey Drylands Gladwell semble quant à elle tout droit sortie d'Expectation de Tame Impala. Cherry Cola qui lui fait suite se fait plus pop et finalement s'avère presque fade. Elle constitue d'ailleurs un des rares moments assez peu réussis du disque. On lui préférera de loin I Was Alone et surtout les sept minutes de bonheur de Heat Haze On Weyland Road, petit bijou électro pop qui vient clôturer l'opus en beauté.

Andy Bell passe donc avec succès le test du véritable premier album solo, enregistré par ailleurs en compagnie de Gem Archer, tout comme lui ex-guitariste d'Oasis et Beady Eye. Ne sombrant jamais dans la facilité et ne reproduisant ni un Ride bis, ni un disque de pop mancunienne, le Cardiffois s'est fait plaisir en enregistrant ces plages de pop psychédélique et réussit avec brio à nous enchanter avec celles-ci.
tracklisting
    01. Love Comes In Waves
  • 02. Indica
  • 03. Ghost Tones
  • 04. Skywalker
  • 05. Aubrey Drylands Gladwell
  • 06. Cherry Cola
  • 07. I Was Alone
  • 08. Heat Haze On Weyland Road
titres conseillés
    Love Comes In Waves - Skywalker - Heart Haze On Weyland Road
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