Late Night Final

En 2013, Public Service Broadcasting sortaient un premier album : Inform – Educate – Entertain. Celui-ci se concluait avec le très cinématographique Late Night Final. Sept ans plus tard, l'un des deux membres fondateurs du groupe, J. Wilgoose, Esq., revient avec son premier side-project intitulé également Late Night Final. Probablement un clin d'œil à son comparse Wrigglesworth avec qui, cette fois, il n'a pas travaillé.

Pourtant, à l'écoute de son premier album intitulé A Wonderful Hope, on ne voit pas facilement la connexion entre le morceau, aux aspects plus jazz que les autres compositions qui figurent sur le premier album de Public Service Broadcasting, et le contenu de ce premier disque solo. Pour celui-ci, l'anglais a résolument opté pour la longueur, la progression et les instruments électroniques. La longueur, car seuls quatre titres figurent sur cet album. Oscillant entre onze et treize minutes, les plages s'étalent donc de tout leur long. La progression, car si l'ambiant est de mise, les mouvements évoluent sur la durée des compositions. Et enfin les instruments électroniques, car les guitares, qui occupaient au fil du temps une place de plus en plus importante dans la musique du duo devenu trio, sont ici absentes, ou si elles n'ont pas complétement disparu brillent par leur parfaite discrétion.

Disons-le tout net, J. Wilgoose, Esq. s'est fait immensément plaisir en composant les quatre morceaux de A Wonderful Hope. Dans la plage de démarrage du disque deux voix semblent se répondre inlassablement « thank you ». Le titre le plus long du disque, il faut bien le dire, peine à démarrer, et il faut attendre cinq minutes (sur les treize) pour que celui-ci prenne (enfin) une tournure plus dansante connotée minimale. C'est d'ailleurs un des points qui peut facilement lasser l'auditeur. La conception, si elle diffère dans les quatre compositions, fonctionne tout de même un peu de la même manière à chaque fois. On passe d'un quasi-silence, à des sonorités ambiantes très calmes avant d'atteindre un rythme plus dansant, sans que toutefois celui-ci ne tourne dance.
Si la chanson A Wonderful Hope pourrait se rapprocher le plus de l'esprit de Public Service Broadcasting, avec cette voix qui semble sortie d'un documentaire ou d'un discours, jamais dans la quarantaine de minutes du disque, J. Wilgoose, Esq. ne nous séduit autant qu'avec son groupe.

Ce n'est pas pour autant que cette évasion solo est inintéressante ou ratée, mais juste que cette expérimentation ne feras pas date et ne touchera pas non plus, à mon avis, la majorité des fans du trio anglais. Sans éclat, ni brio, A Wonderful Hope est une œuvre à part entière avec ses quatre plages qui semblent indissociables. Il fallait oser. J. Wilgoose, Esq. l'a fait, on ne peut que saluer ce choix.