Chronique Album
Date de sortie : 26.09.2005
Label : Deltasonic
Rédigé par
Jean-Christophe Gé, le 8 octobre 2005
C’est un groupe plein de colère qui vient de Liverpool, la colère contre un urbanisme pourri, des conditions de vies pourries, des boulots pourris... Alors forcément comme ils ont en marre de la complaisance dans laquelle s’enfonce la cité qui a donné les Beatles à l’humanité, Dead 60’s était le meilleur slogan qu’ils pouvaient trouver en guise de nom. Reniant leur ville jusqu’au bout, les inspirations de ces quatre là sont à cherché à Londres, dans les ghettos jamaïcains de Brixton et les squats punk de Camden. Là où naissaient les Clash et les Specials il y a vingt-cinq ans.
La réédition comme single, du très entraînant Riot Radio (encore un manifeste), pouvait laisser penser que Dead 60s était à court de tube. Il n’en ai rien. Le très cool Control This ou le complètement ska Ghostfaced killer auraient leurs places sur les radios et dans les charts. Ce premier album est moins punk et plus ska que ne le laissaient présager les premiers singles (Last Resort ou Loaded Gun). Les influences très lisibles des Dead 60’s pouvaient faire craindre un album trop prévisible, il n’en est rien. L’alternances de chansons « rentrent dedans de jeunes punks » et les ambiances plus canalisées en dub donnent beaucoup de consistance et de variété à ce premier album.
De bonnes compositions, un bon rythme, le troisième gage de qualité de cet album est la sagesse de ses auteurs. Non seulement ils ont très bien assimilés les leçon de leurs aînés, mais en plus ils respectent une des plus saintes règles de la pop : « quand tu n’as plus rien à ajouter passe à autre chose ». Les treize titres de l’album s’enchaînent vite, la moitié des titres ne dépassent pas les deux minutes trente, pas le temps de s’ennuyer. Les délires et autres jams ont été gardé pour un CD bonus d’inédits dub dont l’écoute se révèle très agréable pour faire redescendre doucement la tension.