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Beachy Head

Beachy Head

Beachy Head - Beachy Head
Chronique Album
Date de sortie : 30.04.2021
Label : Graveface Records
45
Rédigé par Bertrand Corbaton, le 26 avril 2021
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Depuis le début de leur carrière, Slowdive ne nous ont proposé que quatre albums. C'est peu, mais suffisant pour propulser ce groupe talentueux en véritable référence dans son style. Cette économie de productions s'explique par une longue pause qui a permis à ses membres de se lancer dans divers autres projets. Le guitariste Christian Savill s'est ainsi illustré avec Monster Movie par exemple. Le voici justement de retour avec un nouveau projet du nom de Beachy Head. L'idée de départ vient d'une multitude de démos qui ne demandaient qu'à être travaillées. Profitant de temps libre, il se rapproche du fameux Ryan Graveface, connu pour sa participation dans les groupes Black Moth Super Rainbow et Casket Girls. Les deux compères forment alors un super groupe avec Rachel Goswell de Slowdive. Celle-ci amène son compagnon Steve Clarke (The Soft Cavalry) et, enfin, le batteur de The Flaming Lips, Matt Duckworth vient compléter ce line-up alléchant.

Beachy Head est l'aboutissement du travail de ces cinq artistes pour un album du même nom que l'on imagine baigné par l'influence du duo Goswell - Savill. Effectivement, même s'il ne ressemble pas exactement à un album de Slowdive, l'album transpire un son shoegaze dense et lourd.
C'est particulièrement vrai dès l'entame de l'album où l'on plonge dans une ambiance suave, aux mélodies fortes. Warning Bell est charpentée par des guitares rondes et puissantes. Le refrain, percutant et évident, ressemble à une explosion. Ce titre lumineux et positif est un magnifique hymne, d'une mélancolie douce, véritable ode aux beaux jours et à la vie.

Michael joue sur la même partition. Ce morceau est également marqué par un thème accrocheur et fort. Le ton se fait néanmoins plus grave. À eux seuls, ces deux titres denses donnent une impulsion folle à tout l'album. Beachy Head n'est pourtant pas construit d'une unique matière, et dévoile des compositions plus légères, tel l'ensoleillé Looking For Exits, parfaite pop song d'une matinée d'été. Parfois, les guitares se font moins présentes et s'effacent au profit de sonorités plus électroniques comme sur Hiddensee ou Distraction. Pourtant, l'émotion n'est jamais prise en défaut, et le groupe fait preuve d'une parfaite exigence. Tout fonctionne, et tombe juste, à l'image de l'émouvant All Gone ou sur la poignante balade October.

L'ensemble se termine par Destroy Us. Cet amalgame entre touches électroniques et puissance sonore donne à Beachy Head son morceau emblématique. Refrain ravageur et production sans aspérité, Destroy Us est réellement le point culminant de ce très bon album. Mélodie mélancolique à vous arracher le cœur, ce titre présenté quelques semaines auparavant justifie à lui seul qu'on s'intéresse à Beachy Head. Une merveille qui conclue ce décidément très bon album.

Pourtant fortement marqué par l'influence de Savill et Goswell, celui-ci ne se contente pas d'être une simple redite. La large palette qu'il dévoile dans les compositions empêche le rapprochement trop évident avec les productions de Slowdive. Certains pourront éventuellement regretter un manque d'homogénéité, mais Christian Savill et ses acolytes du moment font preuve d'inspiration en parsemant les compositions de touches électroniques et en sortant d'un format trop convenu.

Naviguant entre purs morceaux shoegaze et ambiances plus pop, les titres sont forts et ne tombent jamais dans une quelconque caricature. Ne cherchez pas, vous avez à coup sûr un des albums marquants de l'année. Forcément on espère que ce projet ne sera pas éphémère.
tracklisting
    01. WARNING BELL
  • 02. MICHAEL
  • 03. DISTRACTION
  • 04. ALL GONE
  • 05. LOOKING FOR EXITS
  • 06. OCTOBER
  • 07. HIDDENSEE
  • 08. DESTROY US
titres conseillés
    DESTROY US, MICHAEL, OCTOBER, ALL GONE
notes des lecteurs