Hayden Thorpe

Hayden Thorpe nous propose en ce début d'automne son deuxième album Moondust For My Diamond. Dans ce contexte de rentrée où les sorties se succèdent, le disque de l'ex-Wild Beasts offre une parenthèse lunaire, où l'engouement de Thorpe pour la musique électronique soft et veloutée se confirme, peut-être un peu au regret des plus anciens fans de ce que fut l'un des groupes le plus prometteur du milieu des années 2000.

Faisons alors fi du passé, Hayden Thorpe s'étant aujourd'hui émancipé de cette première partie de carrière. Aujourd'hui, du haut de ses trente-cinq ans, c'est un musicien aguerri dans son genre que nous retrouvons, et dont l'atout premier est cette voix cristalline et profonde qui continue de convaincre.


Moondust For My Diamond est un album electro pop qui semble prendre place dans un univers imaginaire, comme le laisse supposer Material World. Enchaînement de samples minimalistes, petites percussions toutes en finesse, mélodies qui s'étirent comme des trainées de nuages dans le ciel, le résultat se place du côté de la douceur.
The Universe Is Always Right, Suspended Animation, Parrallel Kingdom... Voilà des titres qui indiquent clairement que le disque tend vers un imaginaire éloigné de nos réalités actuelles et dont la musicalité très cosmique nous incite à nous évader très loin vers l'inconnu.


Dans la globalité, les titres répondent à un schéma épuré (les samples semblent être joués sur un Bontempi ou Moog des premières époques) où seul le clavier ou probablement l'ordinateur portable et la boîte à rythmes s'expriment. Nous retrouvons un peu de guitare sur Supersensual, un saxophone discret sur Golden Ratio ou un rythme un peu plus groovy sur Parrallel Kingdom, mais l'ensemble peine à sortir du cadre un peu glacé imposé par son auteur, pouvant faire glisser de la rêverie à la torpeur.

La voix de Hayden Thorpe, toujours aussi claire et dont les envolées quasi lyriques ne cessent de nous surprendre, est l'élément qui maintient notre attention éveillée tout du long de cette route étrange. Maîtrisant toujours autant son organe, les vocalises du musicien sont devenues sa marque de fabrique, la particularité qui marque son identité parmi les chanteurs évoluant en solo. Bien qu'il en usait déjà du temps de Wild Beasts, cet instrument lui est propre et c'est grâce à lui que nous retiendrons un peu de ce Moondust For My Diamond qui, à défaut d'une grande originalité, reste un disque apaisant.