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Hayden Thorpe

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 26 mai 2019

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Avec Diviner, Hayden Thorpe prouve qu'il y a une vie après Wild Beasts. Son premier album est une belle réussite, un disque élégant qui frôle souvent l'épure. Rencontre avec ce musicien talentueux.

Tu as fait toute ta carrière musicale avec Wild Beasts. Tu étais très jeune lorsque tu as formé ce groupe. Est-ce que la fin de Wild Beasts a été un moment difficile dans ta vie ?

Oui, cela a été très dur. Un groupe c'est comme une famille. La relation que tu as avec l'autre ou les autres dans un groupe est unique. C'est presque comme une relation amoureuse ou sexuelle. Il y a une connexion humaine très forte et tu ne penses évidemment pas qu'il y aura peut-être un jour une fin. Je n'ai jamais pensé à faire carrière. Il y a malgré tout un aspect positif à cette fin : la sensation de tout recommencer depuis le début est agréable. »

Tu as dit qu'il avait été compliqué de continuer à donner des concerts avec Wild Beasts alors que tu savais que le groupe était fini...

Oui, cela a été un moment très étrange de ma vie. J'étais comme un hologramme de moi-même. J'étais dans une position étrange à ce moment là, comme déconnecté du réel. C'était vraiment bizarre.

Tu as écrit les morceaux de Diviner alors que tu étais encore dans Wild beasts...

Oui et cela me donnait la sensation d'être un agent double. Les chansons sont arrivées comme ça. C'était une sensation incroyable, comme un pont entre le passé et le futur.

Comment te sens-tu d'être devenu un artiste solo ?

C'est un terme auquel je suis allergique. J'ai encore du mal à l'accepter. C'est beaucoup plus simple d'être dans un groupe car tout n'est pas concentré sur toi. Aujourd'hui, je suis responsable de tout. Ce sont des sensations nouvelles pour moi.

Pour cet album tu as de nouveau travaillé avec Leo Abrahams avec qui tu avais déjà collaboré dans le passé. Pourquoi l'as-tu choisi pour la production de ce disque ?

C'est quelqu'un de bien et qui comprend parfaitement les choses. C'est un visionnaire. Je lui fais totalement confiance. C'est quelqu'un de très émotionnel, ce que j'apprécie. C'est quelqu'un d'élégant et il sent si bien la musique. Il a un coté spirituel que j'aime.

Le disque a un côté très pur...

Merci beaucoup. C'est ce que je voulais. J'ai eu envie pour ce disque d'aller à l'essentiel. J'avais les chansons dans ma tête et je voulais les retranscrire telles qu'elle m'étaient venues à l'esprit, sans ajouts superflus. »

Le disque se rapproche de ce que peuvent produire des artistes comme Brian Eno ou David Byrne...

Merci. Cela me touche que tu dises cela. David Byrne est un très grand musicien. Brian Eno représente tellement pour moi. C'est de la musique spirituelle. Byrne et Eno m'ont beaucoup appris sur la musique, le son.

Earthly needs » m'a fait penser à Bowie...

Le dernier Bowie m'a fait penser à du Wild Beasts (rires). Bowie était un grand philosophe. C'est quelqu'un d'inspirant pour un musicien.

In My Name est-il autobiographique ?

Ce morceau m'est venu après le tout dernier concert de Wild beasts. Je suis rentré à ma chambre d'hôtel et n'en suis plus sorti des jours durant tant j'avais peur de rentrer chez moi. Et cette chanson s'est alors imposée à moi. C'est un morceau qui veut dire que l'important c'est d'être soi-même. Ce morceau a été comme un retour à moi-même.

Le disque est très émotionnel. Tu l'as voulu ainsi ?

Je pense, oui. La finalité de la musique ce doit être l'émotion. J'essaie du plus possible de me connecter aux émotions.

Qui a réalisé cette couverture de toutes ces mains qui s'entrecroisent et que représentent-elles ?

C'est un ami artiste qui l'a réalisé. Ses mains représentent le divin. Ce sont aussi les mains qui jouent du piano. Elles signifient par ailleurs « qui suis-je ? ».

Il n'y a pas de concerts ou de tournée prévus encore ?

Non. Je suis très heureux d'avoir sorti cet album mais je veux prendre mon temps.

Tu es resté chez Domino Records qui était le label de Wild Beasts...

Oui, je n'avais aucune raison de changer de label. C'est un bon label qui a plein de supers artistes et je me sens bien chez eux.