Sea Girls

En plein mois d'août 2020, Sea Girls concrétisaient avec leur premier album Open Up Your Head les promesses entrevues lors des sorties successives de leurs nombreux singles, atteignant une troisième place enviée dans les charts britanniques. Dix-huit mois à peine plus tard, leur productivité couplée à une pandémie ayant maintes fois remis en cause leurs plans de tournée les voit déjà retour avec un second disque, Homesick, lui aussi porté par une flopée de singles dévoilés au fil de l'eau ces derniers mois.

Comme l'on pouvait légitimement s'y attendre, les quatre anglais poursuivent ici leur trajectoire dans la lignée directe de leurs précédentes productions. Faciles d'accès, portés par des mélodies accrocheuses et une fougue juvénile somme toute logique de la part d'une jeune formation comme la leur, les titres de Sea Girls semblent aussi bien taillés pour abreuver les ondes FM que remplir les arénas outre-Manche. Oscillant entre une pop rock typiquement britannique, de Sam Fender à Circa Waves en passant par les Arctic Monkeys ou Two Door Cinema Club, et des influences américaines parfois trop perceptibles, notamment The Strokes ou The Killers, un rapprochement qui plus est amplifié par l'évident mimétisme vocal de leur leader Henry Camamile avec Brandon Flowers, Sea Girls ciblent un public jeune avide d'immédiateté, mais avec un certain savoir-faire et sans délaisser le format album dans sa globalité.

En effet, si le disque est inévitablement porté par une série des singles plus ou moins subtiles, à commencer par l'entêtant Lonely et ses sifflotements ou Sleeping With You et ses « I never forget her, I never forget her » répétés à l'envie, le groupe parvient ici tout du long des onze titres proposés sur une courte quarante de minutes à tenir son cap, évitant l'écueil du remplissage stérile et parvenant à conserver l'intérêt de l'auditeur sans discontinuer ou presque. Certes l'univers musical du groupe manque souvent de subtilité, qui plus est lorsque l'ombre de The Killers se fait trop présente comme sur Paracetamol Blues ou Higher, mais la machine est indéniablement bien huilée et tourne à plein régime. On retiendra notamment les brûlot Again Again tutoyant la power pop ou Cute Guys dérivant d'une introduction acoustique à un final plus électrique ou le plus apaisé, quand bien même le brouillon Friends semble achever l'écoute sur un couac.

En dépit de compositions encore trop référencées et un conséquence un certain manque de personnalité latent, Sea Girls disposent avec Homesick de toutes les cartes en main pour asseoir un peu plus outre-Manche leur popularité grandissante auprès d'un jeune public.