Satan Club

Lorsque apparaît un side-project au sein d'un groupe, il est légitime de s'en demander la raison. Les avis divergent-ils ? Est-ce l'ennui qui pointe ? Et lorsque ledit groupe n'a à son actif un EP et un album, nous sentons poindre quelques inquiétudes. Rassurons-nous, deathcrash se portent bien et c'est en toute sérénité que Matthew Weinberger, leur guitariste surdoué, se permet une petite échappée en solo des plus agréable avec un disque répondant au doux nom de Satan Club.

Rangez immédiatement vos costumes de cuir et de pentacles, Satan Club vous propose tout le contraire d'une musique satanique : Matthew Weinderberger, le long des sept titres instrumentaux et seulement armé de sa guitare acoustique, manie l'arpège d'un doigté habile. En résulte une folk douce et harmonieuse, semblant toute droit sortie d'une longue session improvisée au coin du feu. L'écho subtil de la première guitare vient petit à petit s'étoffer d'une seconde, elle-même confiée à Tierman Banks, partenaire au sein de deathcrash, et des notes feutrée de la harpe, maniée par Aga Ujma.


L'atmosphère s'intensifie avec Moth, grâce au violon et au piano enrobés d'échos lointain de vagues rappelant les envolées maritimes et la grâce de la bande originale From The Land To The Sea Beyond de Sea Power. Matthew Weinberger s'éloigne de la complexité du son deathcrash tout en en gardant l'aspect émouvant. C'est en effet tout au long de ces morceaux aux titres courts (Buck, Worm, Redriff, Dustbowl) que le musicien fait ici encore preuve d'une grande dextérité et d'un sens de la mélodie particulièrement fin.

Le disque défile et nous sommes touchés par cette musique toute en simplicité. Un peu comme dans un rêve, les pensées défilent, sans ordre réellement apparent, et l'écoute amène à un état presque introspectif. Dissimulé derrière ce projet qui n'a de diabolique que son patronyme, on décèle de la part de Matthew Weinberger un très fort talent de compositeur et un sympathique goût pour la malice, laissant les curieux internautes dans l'embarras à tenter de le débusquer sur internet avec un tel pseudonyme.