The Lounge Society

Originaires de Hebden Bridge, les jeunes anglais chevelus de The Lounge Society sont retournés en novembre dernier dans le studio de Dan Carey afin d'y enregistrer leur premier album Tired Of Liberty, sur le label Speedy Wundergound, véritable dénicheur de pépites.

Le disque débute avec People Are Scary, morceau en deux parties. Une première à la Talking Heads, assez rythmée et solaire... Jusqu'à un ralentissement du tempo qui semble correspondre à l'aspect introverti du titre et des paroles de la chanson. L'aspect minimaliste et flottant fait idéalement le pont avec le morceau suivant et le rythme effréné de Blood Money, et la rage de No Driver, rappelant les danois de Iceage au niveau du chant.

Après l'usage des synthétiseurs sur Beneath The Screen, North Is Your Heart se concentre sur de doux sons de guitares et une voix féminine, avant de s'achever sur une avalanche de percussions. Fort de nombreuses influences assez peu modernes (mais toujours plaisantes), les chansons se suivent avec des sons assez variés, rappelant également des formations actuelles telles que Squid sur Last Breath, le chanteur s'époumonant en hurlant « I will spend my last breath singing ». Sur Remains, on croit entendre du Franz Ferdinand dans les guitares et le rythme dansant, entre deux riffs menaçants.

Boredom Is A Drug et It's Just A Ride suivent tout en vitesse et se font concurrence avec leur grain de folie à la XTC, rappelant également shame au passage. Upheaval quant à elle calme le jeu, et apporte une respiration davantage folk, qui s'intègre parfaitement à l'ensemble. Finalement, seul Generation Game et son hymne aux relents punk « What will the US do? « existait avant l'album, mais a été réenregistré en une version plus énergique qui colle mieux avec cet excellent disque qu'est Tired Of Liberty. On ne peut qu'attendre leurs concerts avec impatience...

Urgent et frénétique, ce disque reflète un instant précis de la vie musicale et de l'adolescence de The Lounge Society. Le quatuor a en effet écrit la musique ainsi que les paroles juste avant ou au cours de l'enregistrement, sur quinze jours. Comme toujours avec les musiciens travaillant dans le studio de Dan Carey, la sensation du live prime, permettant aux groupes de libérer leur créativité et cet aspect chaotique, par une production propre mais jamais lissée.