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The Lounge Society
Mush

Paris, Point Éphémère - 18 octobre 2022

Live-report par Laetitia Mavrel

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Début de semaine sur les chapeaux de roues au Point Ephémère avec une double affiche partagée par deux espoirs de la scène rock indé british : Mush et The Lounge Society. S'agissant des premiers, le groupe de Leeds toujours mené par Dan Hyndman et son abondante chevelure toute bouclée est venu présenter sur scène ce qui est déjà son troisième album en trois ans, Down Tools. Concernant les seconds, The Lounge Society, tout droit venus de Hebden Bridge (un petit Google Map s'impose) en sont eux au stade d'un premier disque qui, doté d'un mélange des genres à la croisée de Squid et Black Country, New Road pour l'aspect expérimental et de Talk Show et black midi pour l'énergie punk, nous rendait fort impatients de les rencontrer.


Nous entamons cette soirée en découvrant enfin The Lounge Society sur scène, jeune quartet anglais qui a convaincu beaucoup d'entre nous avec son premier album très prometteur Tired Of Liberty, sorti en cette fin d'été chez l'un des labels au nez le plus creux pour dénicher les nouvelles pépites sur lesquelles nous pouvons miser sans crainte, Speedy Wundergound.
The Lounge Society nous dévoilaient avec ce disque un rock fourmillant d'influences et d'inspirations, et le grand avantage d'un tel maelstrom de genres est que l'on ne peut céder à un quelconque sentiment d'ennui à son écoute. Adoubé dans nos colonnes, et à juste titre, Tired Of Liberty prend encore plus d'ampleur interprété en live. En quarante-cinq minutes, les quatre anglais (Cameron Davey, Herbie May, Hani Paskin-Hussain et Archie Dewis) ont malgré une présence scénique encore balbutiante, rendant encore plus honnêtes et touchants ces premiers pas sur une scène parisienne, propulsé le potentiel des titres comme Last Breath, Remains et le tonitruant Generation Game à un niveau supérieur.

Échangeant les microphones à tour de rôle, chacun y va de sa fougue exprimée de façon toute personnelle : un guitariste à la moue boudeuse mais au charisme flamboyant comme sa crinière toute rousse, un bassiste qui se laisse rapidement envouté par son propre jeu, yeux fermés, et Cameron au chant qui avec son timbre doux et puissant à la fois et sa silhouette toute frêle, évoque de lointains souvenirs où nous découvrions sur scène lors d'un premier concert qui n'est resté dans les mémoires que de la poignée de spectateurs présents au New Morning, un gamin maladroit mais déjà charismatique nommé Matthew Bellamy, il y a de cela moults années.
L'énergie elle n'est en rien mitigée, et sous un lightshow des plus brumeux, The Lounge Society délivrent toute la force et l'inventivité de leur premier album à une fosse étonnamment pleine pour un début de soirée. Les quelques vinyles disparaissent rapidement dès la fin du show et les spectateurs à peine plus vieux que les membres du groupe récoltent pour la plupart signatures et premiers selfies avec ces graines de rockeurs que nous ne manquerons pas de suivre dans leur carrière qu'on leur souhaite prolifique. Annonçant sur scène un retour à Paris dès décembre, le rendez-vous arrivera rapidement pour notre plus grand plaisir.


Nous avions laissé Mush à Paris suite à un très bon concert des plus vitaminés au Supersonic en novembre 2021. Ces derniers n'ont pas chômé durant ces douze derniers mois et le nouvel opus Down Tools a répondu lors de sa sortie aux attentes des fans. Mais, c'est ici que le bas a légèrement blessé, car la fidélité de Mush à son rock slacker très emprunté aux idoles des années 90 ne nous a que peu emballé.
C'est nénamoins plein d'enthousiasme que nous les retrouvons sur scène, connaissant la qualité de leurs prestations sans temps morts ni fioritures. Nous pouvons affirmer que le contrat a été rempli, et que le concert laissant la part belle aux nouveaux morceaux les plus bondissants comme Northern Safari, Inkblot And The Wedge et le très bon Grief Thief remporte tous les suffrages dans un Point Éphémère très honorablement rempli pour un tout début de semaine.

Avec des guitares toutes en saturation, l'aspect sonore anarchique qui fait le style de Mush est bien présent, et couplé aux premiers tubes des deux albums précédents dont le réussi Lines Discontinued, rend le set concis et efficace. Oui mais... un léger sentiment de stagnation s'installe petit à petit et malgré une interprétation qui remplis tous les critères d'un bon concert de rock, on recherche l'étincelle qui viendrait faire s'enflammer les jeunes Mush.
Plutôt statiques, et la taille de la scène de la salle du canal Saint-Martin n'excuse pas tout, les musiciens sont professionnels jusqu'au bout du médiator et peut-être manquent-ils d'un peu de spontanéité pour personnaliser un peu plus ce concert parisien. Une preuve des plus concrètes, la salle s'est étonnamment vidée de quelques rangs de spectateurs en comparaison avec le set tonitruant de The Lounge Society, qui ont donc ouvert le bal à une heure plutôt précoce (20h45 à la montre) mais ont fait quasi-fosse comble.

L'affiche de ce mardi soir reste dans sa globalité très satisfaisante et Mush ainsi que The Lounge Society nous ont offert un bel aperçu de l'excellent état de santé de la scène rock britannique du moment.
setlist
    The Lounge Society
    Non disponible

    Mush
    Drink The Bleach
    Northern Safari
    Seven Trumpets
    3D Routine
    Alt Falts
    Blunt Instruments
    Gig Economy
    Revising My Fee
    Grief Thief
    Inkblot And The Wedge
    B2BCDA
    Lines Discontinued
photos du concert
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