Jonathan Jeremiah

Horsepower For The Streets est le cinquième album du songwriter anglais Jonathan Jeremiah. Plusieurs morceaux de ce disque ont été écrits en France pendant la première tournée hexagonale du musicien, qui est ensuite allé l'enregistrer dans une église à Amsterdam avec le Amsterdam Sinfonietta, orchestre composé de vingt musiciens.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Jonathan Jeremiah a haussé le niveau de son songwriting à une sacrée hauteur. Dès le démarrage du morceau qui donne son titre à l'album, on comprend tout de suite qu'on a affaire un disque classieux. Les cordes semblent tout droit sorties d'une BO des premiers James Bond, la basse du Melody Nelson de Gainsbourg, en étant jouée au mediator et en faisant des ondulations style trampoline. Quant à l'anglais, il utilise sa voix comme un instrument, la modulant comme il le veut sans non plus en faire trop. Le tout sur une mélodie remarquable, avec des chœurs féminins au refrain venant rehausser le tout.

Le plus fort, c'est que tout le disque est du même acabit. Ce qui aurait pu tourner à l'exercice de style un peu vain, genre « j'ai mis des cordes à l'ancienne partout » est en réalité un splendide album de songwriter, à l'ancienne certes, mais largement au-dessus de la production actuelle. Rythmiquement, Jonathan Jeremiah arrive à varier le tempo (You Make Me Feel This Way, The Rope, Lucky), et quand un piano débarque (Early Warning Sign), le mariage de ce dernier avec les cordes est splendide.

L'album contient même deux titres qui, dans un monde parfait, seraient des tubes universels. Cut A Black Diamond et Restless Heart (avec des cordes rappelant le Forever Changes de Love) sont tout simplement des titres parfaits. Rien à ajouter, rien à enlever, des refrains à la fois délicats et imparables, on est vraiment sur du très haut de gamme. Youngblood aurait également pu prétendre à concourir dans cette catégorie sans un malheureux fade-out, mais c'est vraiment pour finasser.

Aucun déchet sur ce disque au final, même si Small Mercies est un peu en-deçà du reste, et la confirmation qu'il va falloir compter avec Jonathan Jeremiah dans les années qui viennent. Horsepower For The Streets est en tout cas un album parfait pour les soirées d'automne qui se profilent, à écouter sans aucune modération !