Nathan Connolly

En attendant le retour providentiel de Snow Patrol dans nos bacs à disques, patientons avec le premier album de leur guitariste Nathan Connolly. Se lançant enfin en solo après plus de vingt ans de carrière et de succès internationaux avec la formation conjointement menée par son compère Gary Lightbody, le discret Nathan nous livre un premier essai des plus réussis.

Il est toujours intéressant de se pencher sur les side-projects des membres d'un groupe, d'autant plus quand celui-ci collectionne les succès et remplit des arénas à plusieurs milliers de spectateurs outre-Manche et Atlantique. Avec The Strange Order Of Things, Nathan Connolly s'offre l'opportunité de sortir de l'ombre imposante de Snow Patrol, et en choisissant un titre qui semble être un petit clin d'œil à lui-même, le guitariste s'expose enfin sous le feu des projecteurs de façon affirmée, doté d'un album qui l'est tout autant.

On ne pratique pas vingt ans de Snow Patrol sans en tirer un sens de la composition très fin et une pratique des plus concises. The Strange Order Of Things propose une formule très équilibrée, entre rock FM calibré au millimètre prêt et pop lumineuse qui se chantonne très rapidement. On retrouve ici une production sur mesure, on sent que les moyens mis en œuvre sont de taille pour un premier album, s'agissant ici d'un musicien plus qu'aguerri à l'exercice.
Nathan Connolly peut enfin pousser la chansonnette seul et l'on découvre ici toute l'étendue de ses vocalises. Le timbre de voix est profond et fluide, et sait s'accommoder de sa contrepartie féminine sur Ghost qui voit collaborer la chanteuse irlandaise folk Ailbhe Reddy (dont le dernier album Endless Affair a tout récemment fortement séduit la rédaction).


Les guitares sont impulsives sur This Life's Night, Love Like Wildfire et le très réussi Fires avec Simon Neil de Biffy Clyro qui apporte un peu de rugosité à cette pop-rock toute en finesse. Waves nous expédie un peu plus haut dans l'atmosphère avec son côté dreamy tout en échos et We ressort comme la balade mélancolique du disque.
Le résultat est donc concluant et l'on retrouve logiquement de nombreux codes présents dans le gracieux répertoire du groupe de Belfast, pour le plus grand bonheur des fans toujours dans l‘attente. Cependant, Nathan Connolly réussit à se distinguer avec sa touche personnelle, particulièrement liée à son chant, et on ne peut que se réjouir que le musicien ait enfin franchi le cap de la carrière solo.

The Strange Order Of Things est un album solide, plaisant, et si l'ordre des choses paraît étrange à son auteur, nos oreilles mélomanes lui soufflent alors tout le contraire.