Andrew Hung

Malgré déjà trois albums solo au compteur, Andrew Hung est toujours vu comme l'ex-membre de Fuck Buttons, même si son groupe est séparé depuis près de dix ans. Ce qu'il propose en solo est pourtant aussi écrit et pop que sa précédente aventure était spontanée et bruyante. Prêt pour la délivrance, l'artiste nous emmène dans un voyage épique qui commence aux portes de l'océan (Ocean Mouth) avec milles promesses de nouvelles contrées, et autant de dangers.

L'album est un clair-obscur où se mêlent espoir et désespoir, portés par des sons de synthé vintage qui rappellent fortement Orchestral Manoeuvres In The Dark et leurs neo-disciples américains de Nation Of Language. Les guitares vont plutôt tirer vers le gothique, et le mélange rappelle les belges de Poesie Noire (ndlr : je vous encourage à les rechercher sur Youtube !).


Tout en ambiguïté et paradoxe, le deuxième titre (Find Out), ramène l'auditeur dans la chambre-studio du compositeur qui le séquestre jusqu'à ce qu'il ait trouvé le son parfait. Le travail sur les boucles rythmiques faussement simples rappelle le travail sur les sons d'Alan Wilder au sein de Depeche Mode.

Chaque chanson vient avec son ambiance et des sons uniques, que ce soit pour les synthés ou les guitares. Pour illustrer cette obsession, on trouve même un morceau intitulé Never Be The Same. Le timbre chaleureux de la voix d'Andrew est finalement le seul point commun entre tous les morceaux. Il parle de Delivrance comme de l'album où il arrive enfin à exprimer ce qu'il ressent. Changes est le meilleur exemple, il y chante à cœur ouvert, l'accroche est immédiate, le thème est redoutablement simple et l'ajout d'une guitare vaguement gothique entre les couplets dans une dimension écorchée aussi touchante qu'envoûtante.

Delivrance a été écrit, composé, interprété et produit par Andrew Hung Il a même peint son auto-portrait pour la pochette et réalisé les vidéo clips. Le concept d'album solo est poussé à l'extrême, nous sommes en réalité en présence d'un album personnel.