The Sleeping Souls

Jusqu'à présent, les Sleeping Souls étaient le backing band officiel de Frank Turner ; désormais, ils volent de leurs propres ailes avec la parution de leur tout premier album, Just Before The World Starts Burning.

L'écoute de ce disque constitue à l'évidence une (petite) déception. Est-ce parce que les Slepping Souls ont jusqu'alors été un (talentueux) groupe de l'ombre qu'ils ont des difficultés à se libérer de leurs influences et à laisser s'exprimer pleinement leur personnalité ? Toujours est-il que l'écoute de leur album se révèle parfois presque comique à force de repérer de quel groupe se rapproche tel ou tel morceau.

Visiblement, les Sleeping Souls ont été biberonnés au rock US, et ça s'entend dès le titre d'ouverture, Underneath An Ocean Of Sky. Si l'on excepte un piano mixé très en avant, le morceau, et surtout le refrain, font furieusement penser aux Foo Fighters. Alors vous me direz, il y a pire que Dave Grohl et ses copains comme référence, on est bien d'accord, mais on est sur certains passages à la limite du plagiat. Notons quand même un chouette pont, qui démarre sur un accord mineur qu'on n'avait pas vu venir.

C'est ainsi qu'un grand nombre de compositions de Just Before The World Starts Burning souffrent du même mal, mais avec des références parfois plus douteuses. The Selfist, c'est du Razorlight, Ceremony c'est du Coldplay dernière génération, et, pire que tout, Rivals pourrait parfaitement figurer dans le répertoire de Linkin Park. Caught Up In The Scrape et Liar Lover sont relativement efficaces, mais sans grande surprise non plus. On a par-ci par-là des petits tubes potentiels, comme Weathering The Storm (avec la mélodie de la voix qui rappelle à un moment donné celle du Sans Contrefaçon de Mylène Farmer !) ou Nothing To Talk About. Il est vraiment rageant que les membres du groupe ne se lâchent pas davantage car, techniquement, ce sont loin d'être des manches. C'est ainsi que la partie de Remember Boann mérite le détour, malheureusement le reste du morceau n'est pas du même calibre.

C'est finalement lorsque les Sleeping Souls ralentissent le tempo qu'ils proposent les choses les plus intéressantes. C'est ainsi que Steal Some Time et surtout Whispers To The Faithful Few, qui clôture l'album, sont vraiment réussies, et démontrent que le quintet est parfaitement capable de produire des chansons qui ne doivent rien à personne. Gageons qu'ils en seront capables dans un futur proche sur toute la longueur d'un album complet.