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Pit Pony

Dead Stars

Pit Pony - Dead Stars
Chronique Album
Date de sortie : 07.02.2025
Label : Clue Records/EMI North
35
Rédigé par Adonis Didier, le 7 février 2025
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Que dire de Pit Pony ? Vraiment dites-moi, parce que là je n'en ai aucune idée, l'album sort dans vingt minutes, j'en suis à mon douzième café, et tout ce que j'ai sur la copie c'est mon nom et le titre de la rédaction. Vous voulez un fun fact ? En 2022, Pit Pony et Adwaith sortaient un album exactement le même jour. En 2025 cette affirmation est toujours aussi vraie, à croire que les deux groupes se synchronisent sans se connaître, et se donnent télépathiquement rendez-vous à date fixe. Et maintenant, ça vous dit une blague ? Alors c'est un schtroumpf qui tombe et qui.... OK, Pit Pony, Pit Pony... Ah, je sais ! Alors c'est un poney qui tombe... dans une mine... et puis il meurt. Oui, c'est pas drôle, mais Pit Pony non plus : Dead Stars, vous en connaissez des noms d'albums plus dépressifs ? Ne répondez pas, c'est moi qui écris, et de toute façon il n'y a rien d'autre derrière cette page qu'un chroniqueur.exe généré aléatoirement par une I.A. sadique et malade.

Pit Pony, le retour de la Ligue 2 du rock anglais, l'équivalent musical de l'En Avant Guingamp from Newcastle Upon Tyne, un groupe sympathique dont le premier album contenait d'excellents titres mais surtout des trucs assez moyens, et on avait alors eu vite fait de changer de chaîne pour revenir sur les Mysterines contre SPRINTS en Ligue des Champions. Deux ans et demi plus tard, le groupe revient avec un nouveau coach, un nouveau sponsor d'eau plate, et un deuxième album au titre joyeux et au décor champêtrement moyenâgeux : Dead Stars. Un album qui s'ouvre comme le jour par At Dawn et une présentation progressive de chaque instrument : la batterie sèche de Joey Morley, la basse fuzzy d'Andrew Potter, les accords plaqués d'Andrew Jones, les éclats de cordes de Garth Purver, et pour compléter le tableau la voix profonde et grave de Jackie Purver, une voix rappelant celle d'une certaine Karla Chubb de l'autre côté de la mer d'Irlande, et ce sera tout ou presque pour les références à SPRINTS.

Car il va être difficile de ne pas comparer les deux groupes tant ils évoluent depuis des années dans le même championnat, celui d'un rock à la fois sombre et puissant, punk mais pas que, rempli de refrains accrocheurs et d'une gravité bluesy absolument ravissante. Parfait exemple, la cavalcade de poney minier de Well Well déblayant la voie à coup de dynamite pour l'enjôleuse This Love Of Mine, un bain moussant de brillantes guitares réverbérées et du parfum envoûtant de la voix charnue de Jackie. En parlant de bain, il y a Something In The Water, un pont d'outre-tombe à la lourdeur phénoménale dont les piles renversées s'enfoncent jusqu'aux plus profonds caveaux de l'enfer. Et comme le groupe a cette fois-ci décidé de surprendre, Cut Open remontera de là par des escaliers en colimaçon jusqu'à une suite en velours rouge située dans les années 50, quand les femmes chantaient dans des cabarets et que les hommes fumaient le cigare, un fédora sur les genoux.

Une face A sans peur et presque sans reproches à laquelle succède la plus imposante chanson de l'album : Stagnant Pool. La poursuite de la thématique aqueuse projetant un tsunami d'eau croupie à la gueule de l'auditeur, soulevant dans l'air toute l'eau et la boue contenues dans la Tyne pour l'effondrer de Newcastle jusqu'à la mer du Nord, et par la même noyer le quart de la campagne anglaise sous sa propre merde. L'apogée d'un album qui ne fera malheureusement que redescendre : No Shame agite les bras dans le vide d'un air bagarreur, Vacancy boucle et s'oublie avant que Waves et Dead Stars ne retentent le coup d'un dream-rock joli mais sans convictions, concluant l'album sur une note moins inspirée et marquante que l'avait promis son intro.

Dead Stars, les étoiles mortes, l'église au milieu du village, et pour Pit Pony une montée en Ligue 1 dont les premières années consisteront toutefois plus à se maintenir qu'à concurrencer le Paris Saint-Germain. Car si cet album de la confirmation est en tout point plus solide que le premier, sa direction plus affirmée, ses partis pris plus novateurs, il n'en reste que le groupe peine toujours à rester constant au plus haut niveau, un fait d'autant plus regrettable qu'en deux ans et demi les bonnes mi-temps sont devenues excellentes, et les moyennes simplement bonnes. Et si l'important c'est les trois points, le groupe en prendra ce soir trois et demi, ce que l'on pourrait titrer comme une belle opération au classement, en tout cas on le lui souhaite !
tracklisting
    01. At Dawn
  • 02. Well Well
  • 03. This Love of Mine
  • 04. Something in the Water
  • 05. Cut Open
  • 06. Stagnant Pool
  • 07. No Shame
  • 08. Vacancy
  • 09. Waves
  • 10. Dead Stars
titres conseillés
    Stagnant Pool, This Love Of Mine, Well Well
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