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Cerys Matthews

Never Said Goodbye

Cerys Matthews - Never Said Goodbye
Chronique Album
Date de sortie : 21.08.2006
Label : Rough Trade
25
Rédigé par Johan, le 29 août 2006
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Après plus de dix années d'existence, les membres de Catatonia se séparaient et la chanteuse Cerys Matthews se lançait en solo en 2003 avec un plaisant premier album revendiqué folk et intitulé Cockahoop. Trois ans après, en ce pluvieux mois d'août, sort son successeur, Never Said Goodbye, qui ne fait que confirmer la météo : mitigé, nébuleux et interminable.

Une bonne moitié de l'album rend absolument indifférent. On pense au foutoir d'une Regina Spektor croisée à l'efficacité formatée d'une Alanis Morissette, et force est de constater que le résultat nous donne une race pas terrible, une pop bâtarde aux relents folk qui tente vainement de mordre (What Kind Of Man) mais qui, une fois tenue en laisse, se laisse facilement approchée (couplets de Open Roads, refrains de The Endless Rain et Streets Of New York), voire caresser dans le sens du poil à l'écoute du somptueux Seed Song et son refrain addictif que la chanteuse manie et remanie à l'infini et qui évoque les meilleurs moments de la fraîchement débarquée Lily Allen, ainsi que de l'insouciant Oxygen et son crescendo incandescent qui se termine en braillements punk habilement maîtrisés.

Cerys Matthews clôt l'album par les deux plus mauvaises chansons : un Garbage boursouflé répondant au doux nom de Ruby et la ballade soporifique Elen. On sait pourtant que ça part d'une bonne intention, qu'elle a voulu donner à chacun de ses morceaux une âme, les saupoudrer du « weird folk » si singulier et inimitable de la grande Joanna Newsom et des soeurs CocoRosie afin, tout comme elles, de les laisser mûrir, s'épanouir, s'exprimer à leur guise : mais malheureusement, ça ne prend pas. On s'en veut de ne pas rester émerveillé devant sa voix si délicate et les arrangements subtils et lumineux qui parsèment chaque morceau. On en vient même, par pitié, à se forcer à aimer la mièvrerie de A Bird In Hand et l'insipide arrière-goût Velvet Undergroundien de Morning Sunshine – j'ai même, toujours par pitié, longuement hésité à mettre cinq étoiles tant le talent de la chanteuse est incontestable.

Never Said Goodbye ne comble donc pas nos attentes – à deux trois bonnes exceptions près – mais espérons qu'avec le prochain, Cerys Matthews ne gâche pas une fois encore son génie à bafouer les ombres de Joan Baez et Bob Dylan qui planent haut au-dessus de ses compositions alors que l'on a toutes les chances de pouvoir classer son nom entre Holland et Newsom... si elle y met plus du sien et moins des autres.
tracklisting
    1. Streets Of New York
  • 2. A Bird In The Hand
  • 3. Oxygen
  • 4. Open Roads
  • 5. The Endless Rain
  • 6. Blue Light Alarm
  • 7. Morning Sun
  • 8. Seed Song
  • 9. What Kind Of Man ?
  • 10. Ruby
  • 11. Elen
titres conseillés
    Oxygen, Seed Song
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