Nicky Wire

Malgré les épreuves (dont la disparition tragique du guitariste rythmique il y a une douzaine d’années) traversées au cours de leur carrière, les Manic Street Preachers sont décidément un groupe très soudé. En effet, Nicky Wire, bassiste de renommée et de talent, responsable aussi, au sein de la formation, de l’écriture des textes, n’a pas tardé pour marcher sur les traces du leader, James Dean Bradfield, et sortir, lui aussi, son premier album solo, quelques semaines plus tard seulement.

Si le style et l’esprit de l’album de James sont très proches de l’atmosphère et des recettes efficaces de la musique que les Manics nous offre depuis quinze ans, il en est tout autrement pour ce cher Nicky. Perceptible dès l’ouverture de l’album avec I Killed The Zeitgeist, l’originalité des mélodies et du choix des instruments donne à l’opus et au concept choisi un tour unique. Nous sommes en présence d’un album bien plus varié que celui de James, comme en attestent Break My Heart Slowly et The Shinning Path, même si, au final, tout bien pesé, il apparaît moins réussi. Néanmoins, force est de constater que Nicky fait preuve de plus d’inventivité et d’imagination, voire d’inspiration, et aborde différents registres musicaux, à l’image de Withdraw Retreat ou Everything Fades.

Alors que l’album de James, résolument plus rock, ne propose qu’une énième version de l’univers du groupe, celui de Nicky est plus intimiste, dévoilant des aspects plus personnels, même si la voix (et cela ne peut lui être reproché), pêche par manque de professionnalisme et de conviction. Finalement moins efficace que l’album de James mais plus novateur et intéressant, globalement, I Killed The Zeitgeist, est réussi et fait, une nouvelle fois, la démonstration que les deux têtes pensantes et leaders incontestés des Manics se complètent eficacement.