Déjà la quatrième édition pour We Love Green, petit frère de Rock en Seine qui ne cesse de grandir année en année. Après deux premiers jets en 2011 et 2012 qui ont vu passer respectivement 13 000 et 16 500 festivaliers, c'est de 23 000 l'année dernière à 34 000 ce week-end que le nombre de spectateurs a augmenté.

Les raisons de cet essor ? Un cadre agréable et somptueux, une ambiance conviviale et bon enfant, de nombreux stands éparpillés un peu partout dans le parc et, surtout, une programmation 2015 éclectique et d'actualité répartie sur ses deux scènes, l'une dédiée aux concerts, l'autre aux DJ sets et artistes électroniques.

Cette première journée débute d'ailleurs sur les chapeaux de roue. Alors que Teki Latex et Orgasmic jouent sur la scène électro, le quatuor Californien
Allah Las débarque sur la scène principale. Look à la cool, lunettes de soleil, chemises denim ou psychédélique, pieds nus ou en chaussures noires, le groupe déploie son surf rock dans le parc de Bagatelle qui va de pair avec la météo idyllique de ce samedi après-midi. Les compositions de
Allah Las et
Worship The Sun s'enchaînent ainsi sans interruption sur une quarantaine de minutes euphorisante, débutant par la pop entêtante et lumineuse de
Busman's Holiday et
Follow You Down.
Quelques chansons viennent bouleverser le surf rock du groupe en y disséminant des airs bluesy, à l'image des géniales
Had It All et
501-415. Entre-temps, le psych rock s'est progressivement installé, principalement via les plages tirées du premier album, telles que
Sandy qui débarque avec son couplet et ses chœurs pop
a capella avant de balancer son refrain crève-cœur, l'éternelle
Catalina et sa mélodie et ses lyrics d'une mélancolie affolante, ou encore la dansante
Catamaran qui conclut un set bien trop court mais habité d'une bouffée d'air frais bienvenue.

Une demi-heure plus tard, place à la black music avec
Seun Kuti et ses musiciens qui envahissent la scène principale. La fête est alors à l'honneur avec percussions, cuivres, guitares, voix d'Afrique et backing vocals féminins. La pelouse face à la scène devient véritablement une piste de danse durant une heure, faisant venir festivaliers de tout âge, des enfants aux personnes plus âgées en passant pas les ados curieux, se trémoussant au rythme des compositions entraînantes du jeune nigérien.

Le son se fait ensuite plus musclé avec le rock de
Hanni El Khatib, guitariste hors pair qui nous fait part de toute l'étendue de son talent sur la grande scène. Vêtu d'une veste militaire, armé de sa guitare, le californien délivre ses compositions toute électricité dehors sur près d'une heure d'un show bien rôdé.
Le groupe entraîne donc le Parc de Bagatelle avec lui, empruntant aussi bien au rock'n'roll pur et dur (
Build.Destroy.Rebuild, les sauvages
Mexico et
Come Alive), au rhythm'n'blues (
Moonlight,
Loved One,
Dead Wrong), au blues rock (
Save Me, la nerveuse
Nobody Move, l'intense
You Rascal You) qu'au garage rock (
Pay No Mind, l'hallucinée
Head In The Dirt, l'OMNI
Two Brothers à tendance psych rock qui conclut le set).

Alors que le froid commence à se faire ressentir,
Django Django débarquent sur scène pour nous réchauffer. Après une
Introduction qui fait déjà bouger quelques têtes,
Hail Bop vient ensuite s'emparer des jambes avec son riff et sa rythmique indomptables, avant que ses chœurs puis son refrain ne prennent totalement possession du public de We Love Green.
Le quatuor londonien, comme pour sa
prestation fin mars au Badaboum, joue une bonne partie de son
debut album, délaissant quelque peu
Born Under Saturn sorti il y a un mois. Seules
Shake And Tremble,
First Light et l'ahurissante
Reflections (signons une pétition pour avoir davantage de saxophone chez Django Django !) sont interprétées ce samedi soir, qu'ils enchaînent l'une après l'autre, avant de dédier la seconde moitié de concert au grandiose
Django Django.
Django Django étant avant tout une formation fortement basée sur le rythme et les percussions, c'est l'euphorie dans le public dès les premiers coups de batterie si caractéristique de
Waveforms. Même sans connaître la chanson ni même le groupe, on ne peut s'empêcher de se déhancher face à une rythmique aussi imparable. Le pont final et la phase électro expérimentale finissent ensuite d'achever les plus sceptiques.
S'ensuivent l'instrumentale
Skies Over Cairo et ses influences subsahariennes illuminées ainsi que l'indestructible
Default qui, avec son jeu de batterie enflammé et ses samples épileptiques, met le feu comme jamais. Puis, les sirènes de
WOR retentissent, les percussions se démultiplient, le riff de guitare culte du titre se répète, jusqu'à opérer une pause dans le show en demandant à l'audience de s'agenouiller… avant de repartir de plus belle dans une énergie sans pareille pour cette première journée du festival !
Comme si cela ne suffisait pas, Django Django ont droit à un dernier morceau, qui ne sera autre que le mélancolico-dansant
Silver Rays qui conclut chaque concert du groupe anglais dans une communion sacrée grâce à ses chœurs enchanteurs.
Une belle manière de terminer la première journée d'un We Love Green qui semble déjà bien parti pour éclipser les éditions précédentes !