Comme chaque année, Solidays se place parmi les premiers festivals de l’été. Heureusement, les températures caniculaires de cette semaine ont baissé, rendant ces trois jours supportables. Avant de pouvoir profiter de l’ambiance festive de l’Hippodrome de Longchamp et des cinq scènes différentes où nous attendent des artistes aux styles éclectiques, il nous faut tout de même traverser une première épreuve et pas des moindres : la navette. Aussi serrés que lors d’un concert de Kungs dans la chaleur étouffante du bus et sans pouvoir bouger d’un centimètre, la tension monte pour les festivaliers enjoués et impatients d’arriver à destination.

Bien que le site ait ouvert à 16 heures, c’est à 19 heures que nous assistons à notre premier concert sous le chapiteau du César Circus. Le groupe
The Dizzy Brains nous balance sauvagement dans l’ambiance du festival avec un son bien rock faisant swinguer le public. On se laisse capter par l’énergie débordante du chanteur, Eddy. La force qu’il dégage est telle qu’il titube sur scène à la fin d’un de ses premiers morceaux. Et puisque nous sommes à Solidays, sa chanson
Baby Jane qu’il adresse à tous ceux qui aiment le sexe, arrive à point nommé. Eddy se fait soudain plus sensuel se tenant dans une posture suggestive. Les percussions montent progressivement jusqu’à atteindre leur apogée à la fin du titre en même temps que l’orgasme que le chanteur simule. Sa présence scénique captive, jouant le jeu jusqu’au bout, sans pour autant tomber dans la vulgarité. Une excellente entrée en matière !

On ne peut pas vraiment en dire autant du concert de
La Femme qui se tient juste après sur la scène Paris. L’ouverture du concert se fait sur
Sphinx, titre phare de leur second album. Si les personnages déguisés sur scène fascinent d’abord, on sent que les artistes sont là pour s’amuser plus que pour chercher à nous impressionner. Trois danseurs se lancent dans une chorégraphie recréant Shiva et ses multiples bras dans des mouvements désordonnés et désaccordés. Travestissement, femmes topless et slip champignon, pour ceux qui auraient pu regretter de ne pas se rendre à la gay pride le lendemain, pas de regrets à avoir puisque nous y sommes. La chanson
Mycose est bien sûr de rigueur, tout comme les titres de leur premier album qui sont toujours efficaces en live. Un groupe qu’on sent de moins en moins impliqué dans ses prestations, pour preuve Marlon préfère chanter en playback sur l’un des titres, heureusement toujours bien accueilli par ses fans.

De retour sous le chapiteau, pour un concert plus calme, mais pas moins pêchu pour autant.
Rocky, quatuor lillois, propose une musique exclusivement composée de percussions et arrangements électroniques. Leur chanteuse à la voix chaleureuse communique toute sa bonne humeur aux personnes présentes, accompagnée de sonorités house. Au milieu de son set, Inès Kokous en profite pour faire un clin d’œil au R'n'B des années 90 qui fait partie de leurs influences. Ils interprètent une chanson intitulée
Brandy and Monaco en hommage à Brandy et Monica, chanteuses du célèbre tube
The Boy Is Mine.

À 22 h, la tension redescend encore d’un cran avec
Wax Tailor qui nous offre un set bien calme. Les voix alternent entre deux univers. Charlotte Savary nous emmène dans une musique plus légère et onirique, alors que le second chanteur s’ancre dans un univers plus rap et hip-hop, toujours marqué par la patte si particulière de Wax Tailor. Malgré le talent du compositeur, le live se révèle être une petite déception par l’ambiance particulièrement éteinte qui y règne.
Passée une demi-heure de concert, le public s’éloigne pour rejoindre la scène Bagatelle où va se produire
Kungs. De toute évidence, il s’agit d’un des artistes les plus attendus de cette soirée au vu de la foule qui afflue. Celui-ci démarre fort son live avec des effets visuels : la tête du jeune DJ stylisée est projetée sur écrans géants et entourée de néons mouvants. Kungs balance des classiques de la chanson pour faire bouger son public et satisfaire tous les âges, de
Hit The road Jack de Ray Charles, en passant par
Voulez-Vous de Abba ou encore par
Seven Nation Army de The White Stripes. L’enchaînement des titres est rapide et avec pour seule transition de grosses basses. La redondance se fait rapidement sentir. Si son live fonctionne, c’est davantage par rapport aux chansons qu’il diffuse que par rapport à la qualité de ses remixes.

Un autre type de musique électronque arrive sur la scène Paris où nous étions tout à l’heure. Nous sommes bien loin des mixes estivaux de Kungs avec la techno hardcore du groupe britannique
The Prodigy. Pas de montée progressive pour ce groupe, qui préfère déverser le son brutalement aux oreilles de la foule. Les lumières vives et stroboscopiques accompagnent les basses violentes de leurs titres qui plongent la foule dans une hystérie complète. Sans transition, tout s’emballe, la foule saute et pogote alors que les enceintes saturent. On reconnaît leurs titres comme
The Day Is My Enemy ou encore
Voodoo People. Un concert qui ne fait pas l’unanimité, mais qui réjouit ceux en recherche de sensations fortes.

On clôt cette soirée avec le DJ
Vitalic. Malgré l’heure tardive et la fatigue qui commence à se faire sentir, c’est jusqu’au bout qu’on reste accroché aux sonorités électroniques et vibrantes de l'artiste, qui sait parfaitement hypnotiser son public. On retrouve bien sûr l’incontournable
Poison Lips et plusieurs titres de son nouvel album comme
Waiting For The Stars ou
Lightspeed. L’un des live les plus réussis de cette soirée, impeccable tant dans sa mise en scène ou la qualité de sa performance que dans l’ambiance.
De quoi terminer cette première soirée sur une note positive, avant de se reposer jusqu’à la prochaine journée de ce festival.