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Nox Orae

La Tour-de-Peilz, du 25 au 26 août 2017

Live-report rédigé par Amandine le 2 septembre 2017

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vendredi 25
Pendant que les amateurs de musique français semblent tous s'être retrouvés à Rock en Seine, en Suisse romande, c'est également l'effervescence pour une réunion intimiste des plus excitantes. Pour la 8ème édition du festival Nox Orae, même la météo, généralement pluvieuse, a décidé d'être clémente et c'est sous une trentaine de degrés et un soleil resplendissant que nous rejoignons le Jardin Roussy, petite enclave de verdure sur les bords du lac Léman. La Nox Orae, c'est une histoire de passionnés, souhaitant proposer une programmation pointue de qualité dans un cadre, il faut bien l'avouer, assez dingue. Une autre particularité du festival réside également dans sa volonté à vouloir garder l'intimité de l'événement grâce à une jauge maximale aux alentours de 1300 personnes, bien loin des gros festivals européens tels que le Paléo ou Dour. Deux jours, quatre groupes par soir et des DJs sets, voici le programme.

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En ce vendredi, c'est Service Fun, un groupe local, qui ouvre les festivités ; le jardin est encore très clairsemé et le math-rock des Suisses accompagne le coucher de soleil alors que nous goûtons la cuvée spéciale festival d'une bière artisanale locale… Bon début !

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Très rapidement, on passe aux choses sérieuses et tandis que la nuit tombe sur le lac, l'ambiance peut enfin pleinement prendre ses aises et ce sont les Californiens de Foxygen qui vont venir enflammer cette première soirée. Sam France, frontman déjanté, déboule tel un Bowie des 70's, dans une tenue digne des plus grandes heures du glam rock : pantalon pattes d'eph', ceintures bijoux, veste en skaï blanc et torse nu pailleté, grand chapeau et lunettes de soleil. Rado et France, le duo loufoque, est ce soir bien entouré et ce n'est pas moins d'une huitaine de musiciens, dont trois cuivres, qui les accompagnent dans un set allumé, laissant la part belle à Hang, dernier album de Foxygen. Aussi flamboyants et baroques que leurs potes de The Flaming Lips, mêlant savamment l'exubérance de France à la discrétion de Rado, c'est un concert haut en couleurs et grandiose qu'ils livreront ce soir. Si en plus on ajoute à ça un hommage à Bowie, notamment grâce aux tenues de Sam, on obtient le concert parfait qui rendra, on le sait, cette cuvée 2017 de la Nox Orae mémorable.

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Tandis qu'un feu d'artifice alentour vient parfaire le tableau déjà idyllique, c'est Slowdive qui arrive devant un parterre désormais nourri. Le groupe de Reading, ayant sorti ce printemps un nouvel album convaincant après plus de vingt ans de break, se présente comme l'une des têtes d'affiche de la Nox Orae de cette année et si l'on en juge par la ferveur des spectateurs, ils sont très attendus ! Neil Halstead et Rachel Goswell ne vont pas faillir à la réputation qui les précède ; sous un éclairage bleuté, ils font leur entrée sur Slomo, titre issu de leur dernier long format. Là où l'on pouvait craindre que les nappes éthérées se superposent en un brouhaha désagréable, la pureté du son permet de révéler chacune des strates et de les sublimer. Enveloppées de lumières tamisées, les guitares gémissent et les voix se perdent dans leur propre écho, ravivant ainsi les racines du shoegaze et créant un avant-goût parfait pour la soirée de demain avec The Jesus and Mary Chain. La pop rêveuse des Anglais n'en finit pas de s'étirer dans la douceur de la nuit, nous emportant loin. Le concert se clôture par une reprise de Syd Barrett, Golden Hair, et nous sortons quelque peu abrutis par la richesse et la beauté de la prestation.

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Changement de style et d'ambiance pour la dernière prestation : Moon Duo, devenu trio depuis l'arrivée d'un batteur pour les lives, sera l'apothéose de cette première soirée parfaite. Ripley Johnson, guitariste issu de Wooden Shjips, ne paie peut-être pas de mines avec ses longs cheveux grisonnants et sa barbe fournie, mais il envoie du lourd. Lumières minimalistes éclairant à peine les trois musiciens, la mise en scène ne sera de toute évidence pas le point central du set, même s'il confère au mysticisme de la prestation. Les déflagrations et longues envolées psychédéliques nous titillent au fond de l'estomac. A la fois solaires et lunaires, Moon Duo jouent sur les rythmes binaires et répétitifs pour nous envoûter. On ne peut alors nier le parallèle avec Alan Vega et Suicide. Un court rappel avec une cover assez bien pensée de No Fun des Stooges et c'est déjà l'heure de la fin.

Nous ne pouvons que sortir le sourire aux lèvres de cette première soirée de la Nox Orae : la prestation léchée de Slowdive, le set jouissif de Foxygen ou encore le concert psychédélique de Moon Duo, difficile de choisir un moment phare tant les artistes nous ont enchantés.
artistes
    Service Fun
    Foxygen
    Slowdive
    Moon Duo
photos du festival