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This Is Not A Love Song

Nîmes, du 30 mai au 1er juin 2019

Live-report rédigé par Pierre-Arnaud Jonard le 5 juin 2019

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On est très content comme chaque année de se rendre au festival This Is Not A Love Song, l'un des meilleurs de l'Hexagone avec une programmation qui se révèle toujours de grande qualité.




On démarre cette cuvée 2019 avec un set de black midi, le groupe anglais qui fait le buzz en ce moment. La hype est souvent dangereuse, fait parfois passer des vessies pour des lanternes, mais ce n'est clairement pas le cas avec eux. Leur album qui paraîtra dans quelques semaines est l'une des choses les plus excitantes que l'on ait pu écouter ces dernières années. Sur scène, ces très jeunes gens (quel âge ont-ils ? 18, 19 ou 20 ans ?) délivrent une leçon de math-rock qui impressionne. Le concert est en permanence dans la tension et l'urgence et alterne montées et moments plus calme avec brio. Un excellent show et de la très grande musique. Attention cependant à ce que la hype ne fasse pas tourner les têtes à ce très jeune groupe. Si la musique est excellente, l'attitude vire parfois à une certaine arrogance.




On assiste ensuite à la toute fin du set des montréalais de Men I Trust, de l'indie pop de qualité. On aurait aimé en voir davantage tant l'impression sur les quelques morceaux que l'on voit est bonne. Les gascons de The Inspector Cluzo sont devenus depuis des années l'un des groupes français les plus intéressants. Leur set sur la grande scène extérieure Flamingo en est encore la meilleure preuve avec ce rock abrasif qui puise en partie dans le meilleur du blues.




Steve Albini est un habitué du Festival puisqu'il s'y était déjà produit il y a trois ans. Le producteur de Nirvana, Neurosis ou encore Godspeed You! Black Emperor est une icône du rock alternatif. On sait que l'on ne sera jamais déçu par un concert de Shellac qui peut varier du très très bon dans un mauvais soir au sublime comme ce soir. Les guitares sont lourdes et acérées. Le son de la grande salle intérieure de la Paloma est l'un des meilleurs de France. Pour un groupe comme Shellac, perfectionniste à ce niveau, c'est l'eden. On est impressionné par la maîtrise de Albini et de ses musiciens, pour ce qui se révèle comme un très très grand moment de rock.

Changement total d'univers avec la pop 60's acidulée de Le SuperHomard, qui jouent presque à domicile puisqu'ils nous viennent d'Avignon. Changement de registre mais même niveau de qualité. Leur album Meadow Lane Park sorti cette année est une pure merveille. Sur scène, Le SuperHomard sont tout aussi bons qu'ils ne le sont en studio. Les titres du disque brillent de mille feux dans l'intimité du Patio. Le SuperHomard produisent ce genre de pop qui rend heureux et les sourires sur les visages qui nous entourent l'illustre à la perfection. Les amateurs de Love comme de François de Roubaix sont au paradis avec ce groupe qui, s'il continue à ce niveau, semble promis à une grande carrière.




On est heureux de découvrir les Américains de Messthetics tant Fugazi ont bercé notre jeunesse. On retrouve en effet dans ce groupe le bassiste et le batteur du combo de Washington. Messthetics jouent une musique particulièrement intéressante puisqu'elle mélange post-hardcore et jazz avec quelques passages prog pour la bonne mesure. un concert de grande classe pour des musiciens qui plus de trente ans après leurs débuts continuent d'innover.




Un petit passage à Caroline Rose que l'on aurait aimé, comme pour Men I Trust, voir davantage et nous voilà déjà au clou de la soirée : le concert de Fat White Family. On ne sait si l'arrêt de consommation de crack et d'héroïne leur a fait du bien, en tout cas sur scène, le résultat est plus carré et pro que par le passé.
Le groupe délivre plusieurs morceaux du récent Serfs Up! que d'aucuns ont un peu critiqué mais qui s'avère être au final un excellent album : Fringe Runner, Bobby's Boyfriend ou Feet ont un côté un peu slacker qui enchante. Les déjà classiques du précédent disque, Songs For Our Mothers (Hits Hits Hits, Tinfoil Deathstar et Whitest Boy On The Beach) font mouche à tous les coups. Le groupe tire sa révérence sur le sublime Is It raining In Your Mouth? tiré de Champagne Holocaust qui rappelle les grandes heures du Velvet et des groupes à guitares late 60's.

Fat White Family est l'un des groupes majeurs de ces dernières années, et vu la performance du soir, ils continuent clairement de l'être. Un grand moment de musique qui conclut une super première journée.
artistes
    Le Superhomard
    RHINO
    Wallows
    The Nude Party
    Aldous Harding
    Black Midi
    Men I Trust
    Mick Strauss
    The Inspector Cluzo
    Chai
    Shellac
    Ron Gallo
    Kurt Vile and The Violators
    The Messthetics
    Built to Spill
    Caroline Rose
    Channel Tres
    Fat White Family