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Iceland Airwaves

Reykjavík, du 3 au 5 novembre 2022

Live-report rédigé par François Freundlich le 15 novembre 2022

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C'est par une froide soirée de novembre que nous débarquons en terre islandaise pour assister à l'un des meilleurs festivals du monde, de retour après trois ans d'absence : le fameux Iceland Airwaves Festival de Reykjavik ! Réunissant les nouveaux talents de la scène islandaises ainsi que des invités internationaux, cet événement musical réunit du très beau monde dans les salles de concerts du centre de la capitale islandaise. L'ambiance est bon enfant, les salles sont proches les unes des autres et les artistes nous offrent la surprise de la découverte. C'est parti pour 3 jours de fête dans l'un des plus beaux pays du monde !


La soirée du jeudi débute dans le club-bar Hùrra dans Reykjavik Downtown, ou 101 comme on l'appelle. C'est Possimiste, un groupe islandais complètement barré comme on les aime, qui ouvre la soirée. La chanteuse Leeni, d'origine estonienne mais installée dans l'île, arrive sur un air mystique, recouverte d'une toge de moine, débutant le concert dans une certaine introspection assise sur la scène. Elle laissera finalement tomber le vêtement pour dévoiler son habit moulant de lumière et enchainer les chorégraphies rigolotes, accompagnées de deux comparses danseuses aux percussions. La voix aiguë et puissante, malgré son côté innocent, s'élève au milieu de titres très rythmées mais aux fortes influences folk et pop. La fantaisie et le spirituel sont très présents et l'univers de Possimiste est très marqué par un coté rêveur, bien que bercé d'electronica minimal. Voilà un concert hors des sentiers battus qu'on ne risque pas d'oublier.


On se dirige ensuite vers la salle Gamla bíó pour notre première incursion dans cet ancien cinéma au style classique. On y reste un peu pour le concert de Kaktus Einarsson, membre de Fufanu et Ghostigital en solo. A l'opposé de ces projets post-punk et électro, il passe ici au folk intimiste bercé par une voix grave qui effleure comme une feuille à l'automne. Accompagné par quelques notes de piano pop et de guitares psyché, Kaktus déploie des compositions touchantes en forme d'odes aux grands espaces islandais. Organique et brutes, les mélodies s'enchainent pour un bon concert de début de soirée.


Mais il est temps de faire notre première apparition dans la grande salle de l'Art Museum de Reykjavik dans lequel se trouve la plus grande scène du festival. Les punks australiens d'Amyl & The Sniffers entrent en scène pour chauffer le public du Iceland Airwaves dès le premier jour de festival. Ça saute déjà dans les travées lorsque Amy Taylor invective l'audience de sa voix éraillée et dissonante, empoignant son micro comme si sa vie en dépendait. Le tempo hyper rapide suivant la basse intense s'élève dans le musée alors que le public devient fou lorsque raisonne le titre Guided By Angels. Amy Taylor est une vraie pile électrique, passant d'un bout à l'autre de la scène, secouant son mulet, en mouvement saccadés de rockstar intergalactique. La définition de l'énergie devrait être un concert d'Amyl & The Sniffers, davantage encore lorsque la chanteuse se jette dans le public. Quel groupe !


On quitte ce concert dantesque au bon moment puisque c'est sur le chemin de la salle Gamla bíó qu'on a la chance d'apercevoir une aurore boréale ! Juste au-dessus de la ville, verte et intense, l'émerveillement est à son comble pendant cet orage magnétique sur Reykjavik. Les New-Yorkais de Nation Of Language sont déjà installés sur la scène, livrant leur synth-pop subtile portée par la voix grave et profonde de leur chanteur Richard Devaney et ses mouvements saccadés à l'avant de la scène. Influencé par le post-punk 80's, le trio déploie ses mélodies synthétiques qui s'incrustent immédiatement en mémoire. On ne manque pas de danser sur le fameux tube September Again, petite pépite de ce groupe qui possède cette fraicheur malgré leur coté rétro. Le trio ne manque pas de se charrier et de se faire des blagues entre les morceaux où leurs sonorités electro-dance à la New Order font remuer dans les allées. Un autre genre d'énergie, plus en classe et en subtilité mais toute aussi addictive.


On décide de terminer la soirée dans la même salle avec l'islandaise JFDR et sa folk intense et passionnée. Jófríður Ákadóttir est accompagnée de sa sœur jumelle avec qui elle formait le duo Pascal Pinon, mais aussi de ses musiciens dont un violoniste et un violoncelliste pour apporter un coté symphonique et un brin grandiloquent. Ses compositions touchantes sont marquées par un coté brut avec une voix d'une profondeur abyssale à faire frissonner les plus récalcitrants. L'indie folk électrique de JFDR rappelle parfois la piquante douceur de Julien Baker ou Tomberlin au travers d'élévations de la guitare passant de la torpeur au déchainement en un instant. La rêverie était de mise avec ce concert dans les nuages.


Pour terminer cette soirée dans la folie, le collectif canadien Crack Cloud est de la partie pour un final complètement fou qui va faire monter le tensiomètre à son maximum. Entre math-rock explosif, post-jazz millimétré et excitations du batteur-chanteur Zach Choy, murmurant ses incantations derrière ses fûts, on ne sait clairement plus où donner de la tête. La dizaine de musiciens présents sur scène est en transe sur chaque morceau, semblant aller toujours plus loin dans les changements de rythme et la recherche d'un certain renouveau. Le post-punk saccadé est étendu dans des divagations de solos de saxophone exalté, prolongées par des passages synthétiques ou à la harpe. Crack Cloud semblent partir dans une et dans toutes les directions à la fois pour nous perdre dans un labyrinthe dont eux seuls connaissent la sortie. La sensation n'en est que meilleure et on ne peut que se laisser emporter par ce groupe qui se livre complètement au point de continuer lorsque l'organisation décide de rallumer les lumières de la salle car c'est la fin. Les longues chansons du groupe de Vancouver ne trouvent de place dans aucun cadre et on les trouvera frustrés de devoir quitter la scène sans avoir pu continuer encore et encore. On aurait aimé que ça ne s'arrête pas !

Un premier jour parfait au Iceland Airwaves, du « what the fuck », du froid, du chaud, du magnétisme autant dans le ciel que sur les scènes et un final époustouflant !
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artistes
    Gugusar
    Júníus Meyvant
    Amyl & The Sniffers
    Daughters of Reykjavik
    Ceasetone
    Kaktus Einarsson
    Nation Of Language
    JDFR
    Crack Cloud
    Magnus Johann
    Systur
    Alti Örvarsson
    Laufey
    Elia Lombardini
    Anti Paalanen
    The Vintage Caravan
    Una Torfa
    Sameheads
    Janus Rasmussen
    Klein
    Zöe
    Mur
    Possimiste
    Snny
    Luisa
    Supersport!
    Rakel
    Ari Árelíus
    BSÍ
    Dirb
    Dj Flugvél og geimskip
    Izzi
    Birnir
    DJ Jigna
    Krummi
    Kusk
    Svala
    Trailer Todd
    Babes of Darkness
    DJ KES
    DJ Psychotic Simon
    Andartak
    Púlsvídd
    DJ Dorritt
    Dawda Jobarteh
    JóiPé
    Emmsjé Gauti
    Birnir
    Sycamore Tree
    Júníus Meyvant
    Siggy
    Klara Elías