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Black Foxxes

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 19 avril 2018

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Deux ans après le très réussi I'm Not Well, Black Foxxes nous reviennent avec un disque encore meilleur, Reiði. Un album contemplatif entre Jeff Buckley et Radiohead. Rencontre à Paris avec Mark Holley, leader du groupe, qui se bat depuis des années contre ses troubles anxieux et la maladie de Crohn. Un garçon charmant avec lequel il est particulièrement agréable de converser.

Le titre de votre nouvel album, Reiði, est un mot islandais...

Oui, j'ai écrit une grande partie de l'album là-bas. « Reiði » signifie rage en islandais. C'est la rage que j'ai en moi.

Vous venez de Exeter. Il y a une scène importante là-bas ?

J''ai grandi avec la scène musicale de là-bas, mais c'est un peu mort maintenant. Il se passe plus de choses à Bristol ou Londres. On habite cependant toujours à Exeter.

Votre premier album, I'm Not Well, a très bien marché. Cela vous a mis de la pression au moment de composer ce nouveau disque ?

Pas de pression, non, même si l'on sait que le second album est important.Tu t'inquiètes de tout et notamment de la façon dont les fans vont recevoir ta musique.


Le disque est sorti deux ans après le premier. C'est assez rapide comme laps de temps entre deux albums...

Oui, j'écris assez vite. En plus, je trouve que c'est bien de sortir plein de disques. Et puis les médias anglais sont demandeurs de nouveaux trucs sans arrêt.

Votre musique est à la fois accessible et complexe...

Tu as raison. C'est exactement ce que nous voulons...

Vous avez reçu d'excellentes critiques pour ce nouvel album...

Cela fait très, très plaisir. Je suis très heureux aussi que l'on plaise aussi bien au public indie qu'au public rock.

Vous vous êtes définis comme un groupe de pop-dépréssif...

Je ne sais pas d'où ça vient en fait. Je ne suis pas sûr d'avoir dit cela un jour mais c'est une bonne définition du groupe.

On sent sur le nouvel album des influences de Jeff Buckley et de Radiohead...

Tout à fait. J'ai grandi en écoutant Jeff Buckley. Radiohead est venu après mais ils sont clairement une influence pour le groupe tout comme le grunge mais plus pour l'esprit DIY que pour la musique. Ce que l'on aime chez Radiohead c'est leur facilité de passer d'un disque très britpop à un disque à la Sigur Rós, de ne pas se mettre de barrières musicales.

Vous êtes clairement un groupe à guitares...

Tout à fait. Je ne dirai pas que l'on est un groupe à riffs à la Led Zeppelin mais un groupe à guitares, clairement.


Il y a des morceaux très pop aussi sur ce disque comme Am I Losing It...

On voulait qu'il y ait plein de styles de musique différents dans cet album. Que ce ne soit pas seulement du gros rock à guitares. Ce morceau est celui dont j'aime le plus les paroles sur le disque. »

Les paroles sont très sombres. Cela vient-il de ta maladie ?

Cela vient de ma maladie, bien sûr, et aussi de différents éléments de ma vie. Mais il y a des côtés positifs aussi comme sur Breathe qui signifie respirer, profiter de la vie. J'ai un ami qui est mort récemment. Il était atteint d'une maladie terrible et ne s'est jamais plaint. Je me dis qu'il faut profiter de chaque moment de la vie.

Ce nouveau disque a un feeling romantique je trouve...

Personne n'avait encore décrit notre musique comme romantique mais j'aime le fait que tu la ressentes ainsi. J'ai écrit ce disque dans ce sens. J'écris de façon poétique. Mon romantisme me pousse à voyager, à rencontrer des gens...

Tu as participé à un documentaire de la BBC sur ta maladie. C'était une sorte de thérapie ou pour informer les gens ?

Je l'ai fait pour les gens, surtout pour les jeunes. Il y a de plus en plus de personnes diagnostiquées de cette maladie. Je voulais montrer aux jeunes que l'on peut contrôler les choses malgré ses effets...

A-t-elle une influence sur la façon dont tu écris de la musique ?

Bien sûr. La façon dont j'écris la musique est réelle. Je ne peux être « fake » en ayant cela...

Vous jouez à Paris le 20 Avril. Vous êtes excités à cette idée ?

On a joué dans des festivals mais c'est la première fois qu'on y joue en tant que tête d'affiche. J'adore Paris. Je disais à mon manager que j'aimerais venir vivre ici. Ce sera le dernier concert de la tournée, ce sera la fête !

Vous jouez dans des festivals importants l'été prochain...

Oui, on jouera au Main Square à Arras, au Download en Angleterre, à Leeds et Reading. Les festivals amènent de nouveaux fans. C'est génial pour cela.