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Zun Zun Egui

Paris, Point Éphémère - 14 décembre 2012

Live-report par Olivier Kalousdian

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Du côté de Bristol, on ne se laisse pas uniquement bercer par les mélopées du trip-hop historique, tant sa scène locale possède de richesses. Dernière mise à jour : Zun Zun Egui.

Avec un patronyme aux consonances en cours de déchiffrement, tout au long de leur premier album, Katang, signé sur le même label que Fleet Foxes (Bella Union), où le rock indé côtoie les rythmes afrobeat – on pourrait ici parler d’afrorockabeat – les quatre de Zun Zun Egui revisitent la friche laissée au repos par les Talking Heads dont ils enrichissent les fondations avec l’esprit d’un Femi Kutti et autres Papes de la World Music, si chère à Peter Gabriel. Si le groupe est basé à Bristol, les membres sont tous issus d’un pays différent : France, Angleterre, Japon et Ile Maurice. Les mélanges sonores, culturels et ethniques, ils ont ça dans le sang !

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A l’occasion du Winter Camp Festival, au Point Ephémère, les groupes, Sauvage et Caandides précédent la tête d’affiche dans une ambiance, tant météorologique que spectatrice, mi-figue mi-raisin. Sous un ciel plombé et humide et dans une salle à moitié vide, la feuille de route de ce soir annonce Zun Zun Egui pour 22h30. Et c’est avec réconfort que la chaude musique, parfois afro-tropicale, de ces derniers démarre avec un peu de retard sur le planning. Des titres comme Chunk ou Swirl sont plutôt sauvages et semblent avoir été conçus lors d’un voyage initiatique en remontant l’Okavango. Des relents de Bow Wow Wow qui, à l’époque, conjuguait l’énergie de la jungle avec les rites païens sont ressentis par les plus anciens. Il y a du François & The Atlas Moutains sous Prozac dans cette musique, notamment sur un titre totalement à contre-temps comme Fandango Fresh dont le vidéo clip a surement dû être parrainé par American Appareal ! Une basse lourde et très rythmée accompagne des percussions et un chant quasi-maliens sur le titre éponyme, Katang, et fait enfin remuer l’assistance.

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Si la teneur de ce genre nouveau, aussi difficile à identifier que l’est leur nom de scène, rafraîchit un rock parfois poussiéreux, Zun Zun Egui ont du mal à tenir la distance et une audience épars, focalisée. A l’instar d’un Franck Zappa, jouant et digressant plus pour sa satisfaction personnelle que pour faire plaisir à son public – ce qui peut se comprendre – Zun Zun Egui se perdent un peu dans ses morceaux déstructurés jusqu’à la moelle et dans la réinterprétation d’une sono mondiale qui, pour le coup, se voit affublée d’un lifting trop puissant poussant les zygomatiques à la limite de la rupture de l’épiderme. Comme disait l’autre, ce n’est pas le tout de fourmiller d’idées, encore faut-il savoir où les poser.

Comme pour beaucoup d’autres, l’avenir leur donnera sans doute raison et poussera ce présent, en demi-teinte, dans la catégorie des souvenirs de jeunesse.
setlist
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