Mercredi dernier, la Maroquinerie accueillait Miles Kane pour un concert sold out. Les billets avaient été vendus en une heure ; un exploit pour le Liverpudlien qui sort en juin son deuxième album. En à peine deux ans, Miles Kane est en effet passé du statut d'apprenti-mod, ex-The Rascals, à celui de rock star suivi d'une horde d'adolescentes en mode groupies. Récit d'une soirée placée sous le signe de la Brit-attitude
Arrivés vers vingt heures, nous avons le plaisir de constater que l'on peut encore se faufiler aisément dans la salle pendant que
Mother Of Two, groupe français, assure une première partie efficace et bien rodée. Les premiers rangs sont déjà bien combles et majoritairement mineurs et féminins.

A les voir de loin, on croirait presque observer le public de Robbie Williams époque
Angels. Car à son arrivée sur scène, il est évident que Miles Kane n'est ni vraiment mod, ni vraiment rock, mais plutôt un hybride étonnant entre Paul Weller, John Lennon et, en effet, l'ex-Take That. Il ne nous avait pas fait cet effet-là lors de sa dernière performance à l'Album de la Semaine, mais à le voir sur scène face à son public en transe, Miles Kane est à la fois le gendre idéal et la rock star hyper-sexualisé.
C'est avec le déjà classique
You're Gonna Get It , co-écrit avec Paul Weller et joué sur scène avec le modfather en février dernier, que Miles Kane se jette littéralement sur scène et débute son concert. Et son groupe envoie du lourd : le fils Sharrock à la batterie a la dextérité et le rythme carré de son père (ex-batteur de Robbie Williams, on en revient encore à lui), Phil Anderson à la basse fait de plus en plus penser à feu Pete Quaife des Kinks pour son attitude imperturbable durant tout le set, et George Moran, remplaçant de Eugene McGuinness parti chercher fortune dans une carrière solo, assure un service irréprochable et humble.
Kingcrawler et
Rearrange font toujours aussi bien leur effet, Miles Kane joue avec le public, les filles des premiers rangs tentant désespérément de toucher leur idole.
Better Than That, figurant sur
Don't Forget Who You Are, est déjà un hit, la moitié de la salle connaît les paroles par cœur et le lad apprécie visiblement. Finie la période où les fans hésitaient à montrer à leur groupe favori qu'ils avaient réussi à récupérer l'album avant la sortie. Avec
My Fantasy, le gars conquiert définitivement la salle et enchaîne avec deux titres du premier album,
Quicksand et
Inhaler.

On attendait
Darkness In Our Hearts, l'un des meilleurs titres du prochain album. Aucune déception, le titre est à la hauteur des espérances. Alternant encore les titres de
Colour Of The Trap et
Don't Forget Who You Are, Miles Kane n'offre aucun répit - personne ne quittera d'ailleurs la salle pour aller au bar, preuve s'il en est de la satisfaction du public. C'est finalement avec l’enchaînement impitoyable
Give Up,
First Of My Kind et
Come Closer qu'il achèvera son set avant de revenir pour les ultimes
Colour Of The Trap - en acoustique histoire de faire pleurer les filles - et le très working-class single
Don't Forget Who You Are.
Les guitares hurlent encore lorsque Miles Kane quitte la salle en laissant le public chanter les dernières paroles de
Don't Forget Who You Are. Soixante-dix petites minutes, c'est ce qu'aura duré le concert. Setlists, médiators, la scène est dépouillée de ses trophées par des fans en extase qui savent qu'ils ont trouvé leur héros. A voir ou à revoir sur la scène de l'Olympia le 30 octobre.