Miles Kane

« Short but sweet », c’est ainsi que Jay Sharrock , batteur de Miles Kane et accessoirement fils de Chris Sharrock, batteur de Beady Eye, a qualifié la prestation du groupe hier soir à la sortie du Point Ephémère. Et en effet, pour le retour de l’ex-Rascals à Paris, une petite foule de curieux, de fans de longue date - et surtout de socialites - avait fait le déplacement : le concert affichait complet. Avec deux singles à son actif pour l’instant, Come Closer et Inhaler, le Liverpudlien avait déjà assis une réputation d'homme de scène, de gendre idéal, et potentiellement de meilleure relève que le rock britannique ait connu depuis 1994.

C’est à Hooka Hey que revient la tâche ingrate d'assurer la première partie d'un tel événement. Le trio parisien, au son très seventies américain ponctué de riffs à la Who, est d'abord accueilli sans grande conviction par un public à l'air fatigué, préférant soit écumer le bar soit attendre sagement Miles Kane. Pourtant, trente minutes plus tard, la foule est conquise. Une affaire à suivre.

C’est à 21h30 que Miles Kane monte enfin sur scène dans une ambiance surchauffée, entre cris beatlemaniaques et pintes levées. Costume cintré, riffs assassins et sourire enjôleur, il se met la salle dans la poche dès le premier titre. Mais c'est surtout avec le deuxième (et futur troisième single) Rearrange que la salle se transforme en une sorte de club londonien mod digne du Marquee, tel que l’on peut se l’imaginer en 1963.
Plus qu’un concert, la prestation de ce soir est destinée à être un showcase pré-lancement d’album (prévu le 9 mai) et c’est donc avec le sentiment immense d’être des privilégiés que nous assistons au concert. A l’occasion d’un duo, se voulant très Gainsbourg/Birkin, avec Clémence Poésy, l’Anglais démontre que la relève du rock anglais se devra de passer par lui. Avec Hey Bulldog, reprise efficace des Beatles, il s'attire définitivement les faveurs de la salle, même les plus réfractaires, restés assis.
Au passage, on découvre ou redécouvre Quicksand, qui rappelle un peu Cast, et l'exquis My Fantasy, qui prouve qu'il doit bien y avoir quelque chose dans l'air ou l'eau de Liverpool pour qu'un titre comme celui-là soit encore écrit par un gars de la Mersey. C'est avec Come Closer et Inhaler que Miles Kane achève le show comme il l'avait commencé, souriant, charmeur et terriblement rock'n'roll

Quarante petites minutes, c’est ce qu’aura duré la prestation du groupe. Et c’est presque autant de temps que les membres passeront par la suite hors de la salle à discuter avec les fans et boire un verre avec leurs potes comme s’ils ne réalisaient pas l’importance musicale du concert de ce soir. Il y a des lieux dans l'histoire où il faut se trouver. Hier, c'était au Point Ephémère.